Néobanques : ce qu’il faut savoir avant de souscrire
La récente faillite d'une néobanque française relance l'intérêt qu'il y a à bien peser le pour et le contre avant l'ouverture d'un compte.
En 2018 naissait Swoon, néobanque lilloise qui a mis la clé sous la porte à l’été de cette année. Aujourd’hui, des dizaines de clients veulent savoir où se trouve leur argent, et un collectif entend porter ces interrogations devant la justice. Swoon proposait notamment un livret d’épargne rémunéré à 3%.
Si ce modèle économique a le vent en poupe, c’est l’occasion de faire le point sur les ressorts d’une néobanque, et les éventuels risques auxquels vous pourriez vous retrouver exposés.
Une néobanque en est-elle une réellement ?
Dans le détail, Swoon était en fait une fintech, gérant l’application bancaire tandis que les fonds étaient entre les mains de la Financière de garantie, société lilloise également.
Au mois d’avril dernier, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), organe de supervision de la banque et de l’assurance, rappelait que le terme de banque ou de néobanque en l’occurrence, ne peut être accolé qu’à un établissement de crédit. En d’autres termes, rappelle l’ACPR, “Employer le mot de ‘banque’ ou ‘d’établissement de crédit’ pour qualifier une entreprise non bancaire, parmi lesquels les établissements de paiement et de monnaie électronique, ainsi que leurs agents et leurs distributeurs, est interdit par la législation”. Ainsi, selon cet organe, “Swoon a exercé de façon illégale. Elle n’avait pas les agréments nécessaires pour commercialiser un compte épargne”.
De fait, pour s’appeler “néobanque”, l’établissement doit être un établissement de crédit, et pas seulement de paiement.
Les avantages des néobanques…
Ouvrir un compte courant auprès d’un tel établissement ne prend que quelques minutes depuis n’importe quel outil informatique. La carte de crédit arrive au domicile des souscripteurs quelques jours après.
Etant donné qu’elles sont dépourvues d’agences traditionnelles, que le nombre de salariés est moindre, de plus faibles coûts de fonctionnement expliquent le fait que les frais sont inférieurs à ceux pratiqués par une banque traditionnelle. Seulement, une néobanque peut par exemple imposer un certain nombre de paiements à effectuer au minimum dans un délai imparti.
L’accès à une néobanque est bien souvent plus aisé car elle ne demandera pas dans la majeure partie des cas de revenu minimum et les clients se trouvant en difficulté financière, voire interdits bancaires pourront plus facilement y accéder.
…Et leurs inconvénients éventuels
Il en va de même pour les retraits, lesquels quand leur nombre est dépassé peuvent occasionner des frais.
En ce qui concerne l’autorisation de découverts, l’émission et l’encaissement des chèques, toutes les néobanques ne les proposent pas. Et ce n’est pas tout, puisqu’il est parfois impossible d’encaisser un chèque. D’où le conseil souvent entendu de garder un compte ouvert chez une banque traditionnelle.
Et si le fait qu’entre vous et votre argent, aucun conseiller en chair et en os ne soit présent a tous les atours de la liberté, en cas de souci ou de demande particulière (comme un crédit), la prise de contact pourra peut-être s’avérer compliquée.