Nantes : Priscille, première Française à bénéficier d’un bras bionique
Amputée, elle subit une intervention aujourd'hui visant à reconnecter les nerfs restés intacts.
Priscille Deborah, âgée de 44 a perdu ses deux jambes et son bras droit à la suite d’un “accident de la vie” qu’elle ne souhaite plus évoquer.
Ce jour, à l’issue d’une opération de plusieurs heures elle deviendra la première Française à bénéficier d’un bras bionique autrement plus performant que la prothèse myoélectrique dont elle est déjà équipée.
Reconnecter les nerfs
Jérôme Pierrart et Edward de Keating Hart vont donc mener cette intervention chirurgicale à la clinique Jules-Verne de Nantes. La technique née aux Etats-Unis consiste à reconnecter les nerfs laissés intacts (ceux commandant auparavant le poignet, le coude et la main) vers cinq muscles principaux.
Opération exceptionnelle mercredi à la clinique Jules-Verne. Priscille sera la première patiente française à bénéficier d'un bras bionique actionné grâce à la technologie TMR. Bien plus performant que sa prothèse actuelle. #Nantes pic.twitter.com/aEVtZLgF4U
— 20 Minutes Nantes (@20minutesnantes) November 20, 2018
Le bras sera actionné par une technique née aux Etats-Unis et nommée TMR ( Targeted muscle reinnervation). Les signaux du cerveau sont redirigés vers la prothèse, pour déclencher des mouvements musculaires précis.
Des gestes plus rapides et simultanés
Jusqu’ici, la patiente âgée de 44 ans disposait d’une prothèse coude-bras-main dont elle dit que l’usage est fatiguant : “Je m’en sers pour la cuisine, pour manger, pour maintenir un objet. Mais je galère tellement avec que je la porte assez peu”. À 20minutes, le Pr Edward de Keating Hart a indiqué que les capteurs “seront reliés à 5 muscles, au lieu de deux auparavant. Ses gestes seront plus simples à réaliser, plus rapides et, surtout, pourront être simultanés”.
Quelles sont les chances de réussite d’une telle opération jamais réalisée dans notre pays ? Elles sont estimées à 60% mais Priscille est optimiste : “C’est un pari mais je n’ai pas grand-chose à perdre. J’ai complètement confiance dans l’équipe. Tout le monde est hyper motivé et ça me porte”.
À la période de 3 semaines de cicatrisation succèdera celle bien plus longue de la rééducation. Il faudra tout réapprendre, mais elle ne sera naturellement seule, accompagnée des deux chirurgiens, d’un orthopédiste, d’un médecin réadaptateur et d’un ergothérapeute. Tous auront pour tâche trouver le bon positionnement des capteurs sur les manchons de la prothèse.