Pour Myriam El Khomri, son projet de loi est juste et nécessaire
Au cœur de la tourmente avec son projet de loi sur le travail, la ministre du travail répond aux nombreuses attaques dont elle fait l'objet dans une interview auprès de nos confrères du "Figaro".
A la veille de l’examen de son projet de loi par les députés des affaires sociales, Myriam El Khomri a voulu faire le point sur son projet de loi et assurer qu’il “n’a pas été vidé de sa substance“. Très critiqué à gauche comme à droite, le projet réformateur soutenu par la ministre du travail risque d’être détricoté par la commission des affaires sociales. Le texte ne plait ni aux employés ni aux entreprises mais il est défendu par l’intéressée comme étant un compromis qui pourrait relancer l’emploi en France.
Pas de concession sur l’esprit de son projet de loi
Myriam El Khomri entend bien ne rien céder sur la primauté de l’accord sur le contrat de travail individuel qui reste selon la ministre “l’esprit de sa loi“. Des concessions seront cependant nécessaires notamment en ce qui concerne les jeunes.
Des réunions sont d’ailleurs prévues dès demain avec les organisations de jeunesse ainsi que la ministre de l’éducation et le ministre de la ville. La ministre du travail risque cependant de rester assez hermétique aux revendications de la jeunesse car, selon elle, le gouvernement a déjà fait pour eux depuis le début du quinquennat de François Hollande.
La ministre ferme sur le licenciement pour motif personnel
Attaquée notamment par les députés sur le licenciement pour motif personnel et non économique pour les différents salariés qui n’accepteraient pas d’accord de développement de l’emploi, la ministre se montre sûre de son texte.
“On doit donner aux entreprises la capacité de négocier des aménagements avant qu’il ne soit trop tard. La France détruit des emplois industriels depuis 15 ans, neuf embauches sur dix se font en CDD: la solution passe par la primauté de l’accord sur le contrat de travail individuel, comme lors des accords Aubry sur la réduction du temps du travail en 2000. Cette loi est un acte de confiance dans le dialogue social car je crois qu’un accord signé par des syndicats représentant plus de 50 % des salariés est un accord qui se fera dans l’intérêt de tous. La primauté de l’accord sur le contrat de travail, c’est l’esprit même de ma loi“.