Mis à pied pour une blague sur Daech, il débute une grève de la faim
La blague d'un employé Pôle Emploi de Saint-Germain-en-Laye n'a pas été très bien perçue par tout le monde.
L’affaire remonte au 29 août dernier. Un employé du Pôle Emploi de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines) envoie un courriel à l’ensemble de ses collègues à la suite du terrible séisme qu’a connu l’Italie. Il y écrit alors que « Daech revendique le tremblement de terre ».
Quelques jours plus tard, il se trouve convoqué par le responsable sécurité de sa direction régionale.
Une suspension et une plainte à son encontre
A l’issue de cet entretien, l’homme est suspendu de ses fonctions et la direction régionale dépose plainte pour « apologie du terrorisme ». Par la suite, son domicile est perquisitionné, l’employé est placé en garde à vue mais l’affaire sera classée sans suite.
Aissa Djehich, pour le syndicat FO, confie au Parisien qu’il s’agit d’« Une simple blague, qu’on peut certes trouver douteuse ». Mais selon le délégué, l’employé vit « un véritable cauchemar » depuis.
Une grève de la faim commencée ce jour
« On voulait lui faire dire qu’il était terroriste. On lui a prêté plein de choses comme une allégeance à Mahomet, d’avoir dit cinq fois Allahu Akbar le jour de Charlie Hebdo, d’avoir transporté une bombe ou d’avoir envoyé un mail déclarant qu’il souhaitait partir en Syrie. Yann étant kabyle, ça l’a révolté », ajoute-t-il.
La direction régionale lui impose, en l’échange de la levée de la suspension, une mutation qu’il a refusée, estimant ne rien avoir à se reprocher. Handicapé, et souffrant de troubles anxio-dépressifs depuis le début de cette affaire, il commence aujourd’hui une grève de la faim et entend prendre un avocat.
L’un de ses collègues témoigne, toujours au Parisien : « On a été choqués quand on nous a annoncé sa mise à pied. La direction avait fait appel à des vigiles et avait mis en place une cellule psychologique. On ne voulait pas être complice de cette machination, mais on en a profité pour parler de notre mal-être à l’agence ».