Le ministère de la Culture recommande d’employer « prête-plume » au lieu de « nègre » littéraire
Le terme "nègre" littéraire est désormais jugé "inapproprié" pour le ministère de la Culture qui recommande depuis peu plusieurs alternatives dont "prête-plume", "plume cachée" ou encore "plume de l'ombre".
Découvrir la langue française dans son ensemble inclut de faire face à ses complexités. Si l’on commence par apprendre que le terme « nègre » est employé pour désigner de manière injurieuse les personnes de couleur noire, il peut ensuite apparaître compliqué d’assimiler que le même mot est utilisé pour qualifier une personne écrivant pour une autre en littérature.
Tout commence en début d’année avec la publication, sur le site Change.org, d’une pétition intitulée : « Remplacez l’expression ‘nègre littéraire’ par ‘prête-plume’ ou ‘écrivain fantôme' ». Son auteur Nelly Buffon, fondatrice du site Enviedecrire.com, y indique notamment en gras qu’« aujourd’hui, le mot ‘nègre’ est défini par les dictionnaires Larousse et Robert comme un terme raciste. Il n’y a donc pas de bonnes façons de l’employer et ce n’est pas en lui accolant l’attribut ‘littéraire’ que cela le rend plus convenable ».
Début 2017, une pétition avait demandé la fin du « nègre » littéraire
Actualitté.com rapporte que quelques jours plus tard, Nelly Buffon contacte le Conseil représentatif des associations noires de France (CRAN) dans l’espoir d’un soutien de poids. Le CRAN qui approche à son tour le ministère de la Culture par une semblable requête.
Laquelle soulignait que la formule « nègre littéraire » « s'(était) imposée dans le monde littéraire, justement parce que le ‘nègre’ est celui qui fait tout le travail, sans en retirer le véritable bénéfice ».
« Prête-plume », « plume cachée » ou « plume de l’ombre » à privilégier
Le ministère a depuis favorablement répondu à la demande exprimée par Nelly Buffon et le CRAN, comme cela a été signifié par voie de communiqué : « Considérant que le terme ‘nègre (littéraire)’ est inapproprié pour désigner la fonction ou le métier d’écrivain de substitution, il est proposé, après consultation des membres de la Commission d’enrichissement de la langue française, d’employer le terme ‘prête-plume’, notamment utilisé en Amérique du Nord, ou encore, en fonction des contextes, les termes ‘auteur ou écrivain ou plume cachée’, voire ‘auteur ou écrivain ou plume de l’ombre' ».
On attend maintenant de connaître l’avis de l’Académie française sur la question.