Metz : un sexagénaire certain que sa jambe amputée illustre des paquets de cigarettes
Un sexagénaire résidant à Metz apparaît certain que sa jambe amputée s'est retrouvée à illustrer des paquets de cigarettes. Pour l'heure, la Commission européenne ne s'explique pas cette situation.
Depuis 2016, les paquets de cigarettes comportent des illustrations visant à décourager les acheteurs de tabac en les choquant. Parmi ces images, celle d’une jambe gauche amputée. Et si les personnes dépeintes sur les clichés doivent avoir, directement ou par l’intermédiaire d’un proche, donné l’accord d’y apparaître, un homme résidant à Metz (Moselle) estime n’avoir jamais autorisé l’exploitation commerciale de son moignon.
Le Républicain Lorrain écrit que c’est le fils de ce sexagénaire qui a découvert en premier l’image dans la famille. Sa sœur, qui assure la traduction auprès de son père d’origine albanaise, raconte : « [Mon frère] revenait du Luxembourg. Sans rien nous dire, il dépose une grosse boîte de tabac à rouler sur la table. On est restés interdits un moment… On n’y croyait pas. »
Son moignon sur des paquets de tabac : le cliché avait été envoyé à un hôpital
Pour la fille de l’homme, il n’y a aucun doute : la jambe amputée de l’image est « celle de notre père. Ses cicatrices sont caractéristiques. » L’avocat de la famille Me Antoine Fittante souligne qu’une expertise n’aura aucun mal à identifier le propriétaire de la jambe, et selon donc toute vraisemblance le sexagénaire.
Ce dernier avait été estropié à vie lors d’une fusillade survenue en Albanie en 1997, ce que entre d’ailleurs en contradiction avec le message du paquet de cigarettes « Fumer bouche vos artères ». L’année dernière, l’homme avait été dirigé vers un spécialiste de l’hôpital militaire Legouest à Metz. Plusieurs photos, incluant celle du paquet de cigarettes, avaient été envoyées pour permettre d’évaluer les chances d’accès à un appareillage. Celui-ci aurait ainsi pu se substituer aux béquilles avec lesquelles l’homme se déplaçait depuis son accident.
Le nom du sexagénaire absent de la bibliothèque d’images
« On avait espoir. Vraiment », explique la fille du sexagénaire. « Mon père vit avec des béquilles depuis plus de vingt ans. Il ne s’était jamais résigné. Il a toujours espéré retrouver de l’autonomie. Pour lui, c’était synonyme d’une nouvelle vie ». La famille n’aura jamais eu de retour de l’hôpital. L’un des enfants déclare que « depuis tout ça, mon père n’a plus confiance dans le corps médical. Il a vécu ça comme une trahison. C’est blessant ».
Sollicitée sur la question, la Commission européenne a donné la réponse suivante : « la personne dont vous nous avez communiqué le nom ne figure pas dans la bibliothèque de ces images destinées aux avertissements de santé ». L’autorisation aurait alors pu être signée sous un autre nom, supposent nos confrères. L’affaire est donc encore loin d’être conclue.