Comptage des manifestants : la police communique de bons chiffres
Selon le rapport d'une commission indépendante, la méthode de comptage des manifestants, toujours sujette à de grands écarts, semble être correcte quand elle est vue par la police.
“X manifestants selon les organisateurs, X selon la Préfecture”. Cette phrase, nous l’entendons tout au long de l’année dans les médias, avec des écarts qui nous font souvent sourire. Comme lors de rassemblements à Marseille, où l’on passe régulièrement et allègrement de 1 à 10 en terme de nombre de manifestants battant le pavé.
En 2014, le préfet de Paris Bernard Boucault, excédé par ces différences un brin trop flagrantes, et notamment lors des manifestions contre le Mariage pour tous, a chargé trois experts indépendants (Dominique Schnapper, sociologue, Daniel Gaxie, politologue et Pierre Muller, statisticien) de faire la lumière sur les méthodes de comptage. Si leur rapport ne sera remis que mercredi, certaines conclusions ont déjà pris la route des médias.
Comptage des manifestants : la méthode la plus juste est celle de la police
A l’issue de leur enquête au sein de cette commission indépendante, les trois sages concluent que “les méthodes de la police sont bonnes et sont les seules possibles“. La phrase émane d’une source ayant suivi les travaux, et relayée mardi par le site Internet du Figaro. Selon les experts, la façon de compter les manifestants est “tout à fait validée”, même si “quelques suggestions d’amélioration” devraient être formulées.
Mais quelle est au juste cette méthode ? 1 à 2 points d’observation, selon l’ampleur de l’événement, sont mis en place au 1er ou 2ème étage d’un immeuble. A chacun de ces points, deux agents comptent les groupes de 10 personnes, trottoirs et rues compris à l’aide d’un compteur manuel. La moyenne obtenue est majorée de 10% pour combler les erreurs éventuelles, et des vidéos sont visionnées pour un comptage plus précis.
Les améliorations préconisées
Le rapport invite cependant les autorités à affiner leur méthode de comptage. Selon les experts, l’ajout d’un 3ème point d’observation serait judicieux. Mais elle demande aussi aux agents d’être “très transparents” en diffusant le lendemain de la manifestation le second chiffre résultat de l’affinage par vidéo. Quant à la première estimation, elle pourrait consister en une fourchette plutôt que la traditionnelle moyenne majorée à 10%.