Météo : la douceur retarde l’épidémie de grippe mais favorise les virus respiratoires
Si la douceur de ce mois de décembre 2015 permet à la grippe de décaler son projet d'épidémie de plusieurs semaines, ce climat favorise dans le même temps d'autres virus de type respiratoire.
Rarement un mois de décembre sera apparu, au niveau de sa météo, aussi peu conforme à la tradition d’un dernier mois de l’année froid, glacial voire neigeux. Cette douceur présente au moins un avantage, celle de retarder l’épidémie de grippe qui aurait normalement déjà dû commencer à sévir ces dernières semaines en France.
Isabelle Bonmarin, coordinateur de surveillance de la grippe à l’Institut national de veille sanitaire (InVS), indique en effet avoir enregistré, la semaine passée, « 49 consultations pour syndromes grippaux pour 100.000 habitants ». Alors qu’en 2014 à la même période, il était question de 71 consultations.
Épidémie de grippe : moins présente grâce à la douceur de décembre
Citée par nos confrères du Parisien, Mme Bonmarin reconnaît dans le même temps qu’« on dispose de si peu de virus, qu’on ne peut pas à ce stade dire de quel type il s’agit ». Et si la grippe peine à se propager en cette fin 2015, c’est tout simplement parce que les températures n’y sont pas favorables, maintenant ainsi nos barrières immunitaires. Bruno Lina, virologue, explique ainsi que « nos cellules ne sont pas nues. Elles sont couvertes de fluides qui jouent le rôle de barrière physique […] Ces virus n’arrivent pas à se faufiler à travers cette couche de liquide qui nous protège. » Mais « quand il fait froid, ce mucus s’assèche. Il joue alors moins bien son rôle de barrière. »
Une « ambiance tempérée légèrement humide » favorisant les virus respiratoires
Mais l’autre facette de cette douceur nous la présente comme favorisant l’apparition d’autres virus. Comme le fait savoir M. Lina, « il y a actuellement beaucoup de virus respiratoires. Parce qu’on est dans une ambiance tempérée légèrement humide qui favorise leur transmission et parce que le virus de la grippe n’est pas là. Le chat n’est pas là, les souris dansent. » Isabelle Bonmarin ne nourrit cependant pas d’inquiétude particulière quant à cette situation, rappelant en effet qu’« il y a deux et quatre ans, nous enregistrions le même niveau d’activité. Il y a eu dans le passé des épidémies qui ont même démarré beaucoup plus tard comme en 1988 et 1998 [NDLR : à la fin du mois de février]. »