Même après avoir arrêté de fumer avant la grossesse, le placenta serait affecté par le tabac
Selon une étude française publiée mercredi, le tabac affecterait le placenta des femmes enceintes même si ces dernières ont arrêté de fumer dans les trois mois précédant la grossesse.
Les premiers résultats d’une étude française rendus en ce mercredi 7 octobre tendent à présenter le tabac comme encore plus nocif qu’on pouvait déjà le croire. Ces recherches, conduites au sein de l’Inserm, du CNRS et de l’université de Grenoble Alpes (UGA), ont été publiées dans la revue BMC Medicine (une version en français est accessible ici). On y comprend que même après avoir arrêté de fumer avant leur grossesse, les femmes enceintes conserveraient un placenta affecté par le tabac.
26 régions du placenta affectées par le tabac consommé avant la grossesse
Dans le détail, les chercheurs ont étudié l’empreinte génétique du placenta de 568 femmes réparties en trois catégories : celles qui ne fument pas, celles ayant arrêté dans les trois mois précédant la grossesse et enfin celles n’ayant pas cessé leur consommation. Les membres de cette dernière catégorie ont présenté des altérations “épigénétiques” dans 178 régions du génome placentaire. En d’autres termes, même avec une séquence ADN inchangée, les gènes peuvent s’exprimer de manière différente. Les femmes ayant stoppé leur consommation de tabac peu avant leur grossesse ont elles aussi manifesté ces altérations, ici dans 26 régions. Ce qui voudrait dire que le placenta conserve en mémoire le tabac auquel il a été exposé avant la grossesse.
Des recherches appelées à être approfondies
Les signataires de l’étude précisent que “les régions altérées correspondaient le plus souvent à des zones dites enhancers, qui contrôlent à distance l’activation ou la répression de gènes. De plus, une partie d’entre elles étaient situées sur des gènes connus pour avoir un rôle important dans le développement du fœtus.” Les recherches vont être approfondies de manière à vérifier d’éventuelles conséquences sur le développement du fœtus et, à plus long terme, sur la santé de l’enfant venu au monde.