Médicaments : Les généralistes incompétents face à la dépression ?

Les médicaments sont souvent les premiers à être prescrits lorsqu’un patient consulte pour une dépression. Cette dernière est en augmentation, ce phénomène est dû à la crise économique qui n’est pas favorable pour le moral des Français.

Les médicaments sont parfois prescrits à tort pour une dépression, une psychothérapie serait bien plus efficace. Les médecins généralistes sont en première ligne et totalement débordés par l’augmentation de ce phénomène. Le Ministère de la Santé a réalisé une enquête, 82% des généralistes interrogés expliquent que 67% des patients souffrent de dépression. Ces 5 dernières années, le suicide a également augmenté. Les médecins doivent donc gérer cette souffrance, il s’avère qu’ils ne sont pas les plus compétents dans ce domaine. L’enquête montre qu’ils ne suivent pas toujours le protocole notamment en prescrivant des médicaments à outrance. Face aux patients rencontrant ce type de troubles, dans la majorité des cas ils prescrivent un antidépresseur même si la souffrance est estimée légère.

Lorsque les médecins se retrouvent confrontés à une dépression sévère, ils proposent un traitement à base d’anxiolytique et d’antidépresseur ou un hypnotique. Pourtant, cette méthode n’est pas toujours essentielle et cette combinaison est recommandée dans certains cas lorsque le patient manifeste des troubles très marqués. Le président de l’association France Dépression, Patrick Jeannot n’est pas surpris par les résultats de cette étude «  Il faut d’abord souligner un point positif, que les malades fassent la démarche d’aller chez un médecin, c’est encourageant. La dépression est encore une maladie taboue. Les gens n’osent pas en parler pour deux raisons : la peur de la maladie mentale elle-même, le jugement de l’entourage familial et professionnel ».

Les médicaments sont souvent inefficaces face à la dépression, pourquoi les psychothérapies ne sont-elles pas proposées plus régulièrement ? Les médecins savent que ces consultations sont favorables à la guérison, mais « Le plus fréquemment cité est le non-remboursement des consultations avec un psychologue ou un psychothérapeute non médecin ». Il faut également prendre en compte les préjugés du corps médical qui assimile la psychothérapie aux patients disposant d’un niveau d’éducation élevé. L’obtention d’un rendez-vous est également trop long. L’association estime que cette situation « s’aggravera avec la démographie professionnelle, car le grand problème qui se profile, c’est le départ à la retraite des psychiatres ».

Patrick Jeannot souhaite donc tirer la sonnette d’alarme, les consultations pour dépression sont de plus en plus nombreuses. La crise économique n’est pas favorable au moral des Français et cette situation pourrait empirer dans les prochaines années.