Medef : Pierre Gattaz souhaite le licenciement sans justification
Le président du Medef souhaite que la France se désengage d'une convention de l'OIT qui oblige à justifier le licenciement.
« Les chefs d’entreprise, quand ils peuvent embaucher, craignent de se trouver devant les prud’hommes s’ils rompent le contrat. C’est un des principaux freins à l’embauche ». Voici ce qu’a déclaré le patron des patrons Pierre Gattaz au journal l’Opinion jeudi.
Selon lui, la France devrait sortir de la convention 158 de l’Organisation internationale du travail (OIT) qui oblige à justifier tout licenciement : » Tant qu’on aura cette contrainte supranationale, peu importe le contrat, le fond du problème ne sera pas traité », précise-t-il. A sa décharge, il faut reconnaître que cette convention signée en 1982 et mise en place en 1985 n’a été signée que par peu de pays, 36 au total. Son article 4 précise : « un travailleur ne devra pas être licencié sans qu’il existe un motif valable de licenciement lié à l’aptitude ou à la conduite du travailleur ou fondé sur les nécessités du fonctionnement de l’entreprise, de l’établissement ou du service ».
Proposition choc de Pierre Gattaz : les réactions
Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique, a réagi à l’antenne de Sud Radio : « C’est une erreur. Retourner avant 1946, c’est très conservateur, c’est un peu archaïque ». Elle a par ailleurs mis en garde le président du Medef, qui dit « penser très sérieusement à une mobilisation » des patrons, contre une réponse « des Français qui se demandent ce qu’on a fait des crédits versés aux entreprises ».
Côté syndical, la réponse à Pierre Gattaz est l’on s’en doute un peu plus franche. Véronique Descaq, numéro 2 de la CFDT, tonne : « Après s’en être pris au Code du travail français, Pierre Gattaz nous explique que les règles internationales qui protègent des milliards de salariés dans le monde doivent aussi disparaître (…) Supprimer ce droit élémentaire, c’est revenir à une époque où les salariés étaient taillables et corvéables à merci, au Moyen-Âge probablement ».