‘Médecines non conventionnelles’ ou ‘douces’, l’Ordre des médecins inquiet face à la multiplication de ces pratiques
L'Ordre national des médecins se dit inquiet devant la multiplication de ces pratiques de 'médecines' dites 'non conventionnelles'.
Ça devient un vrai problème de santé publique !
Le Conseil national de l’Ordre des médecins a travaillé à la réalisation d’un rapport sur les pratiques de soins non conventionnelles. Si 71% des Français ont déjà eu recours à une pratique de soins non-conventionnels, l’organisation plaide pour un meilleur encadrement de ces pratiques.
71% des Français ont déjà eu recours à une pratique de soins non-conventionnels
Tout d’abord, qu’entend-on par ‘médecines non conventionnelles’ ou ‘médecines douces‘ ? L’Académie nationale de médecine utilise le terme de ‘thérapies complémentaires’ pour désigner les pratiques pouvant intervenir en plus de soins conventionnels, pour contribuer au bien-être des patients. Si l’Ordre des médecins utilise l’expression ‘médecines alternatives et complémentaires’, le terme ‘alternatives’ interroge quant au risque de perte de chance auquel s’exposent les patients qui se détourneraient de la médecine reconnue. Contrairement à la médecine, les pratiques non conventionnelles n’ont pas fait l’objet d’études scientifiques ou cliniques reconnues, démontrant leur efficacité ainsi que leur innocuité.
Contrairement à la médecine, les pratiques non conventionnelles n’ont pas fait l’objet d’études scientifiques ou cliniques reconnues
L’OMS a recensé 400 pratiques de ‘soins non-conventionnels’ allant de l’aromathérapie, à l’apithérapie (se soigner grâce au miel), l’auriculothérapie, la kinésiologie ou encore la sylvothérapie, etc. L’enjeu pour l’Ordre des médecins est que soient identifiées les dérives de ces offres de soins qui mettent en danger physiquement et psychiquement le patient : “Nous recevons plus de 1.700 courriers par an pour nous dire que ça ne va pas dans ce genre de pratique. Ça devient un vrai problème de santé publique. On n’a rien contre ces pratiques à partir du moment où elles restent dans le domaine du bien être. C’est à partir du moment où ça se substitue à la prise en charge conventionnelle médicale, que vous êtes dans la dérive. C’est, par exemple, le jeûne thérapeutique pour soulager l’endométriose ou même la guérir. C’est dangereux, ça n’a jamais été validé scientifiquement, et c’est une perte de chance pour les patients”, lance la présidente de la section santé publique du Conseil national de l’Ordre des médecins, Claire Siret.
D’autres chiffres donnés par l’Ordre des médecins :
60% des personnes ayant recours à des PSNC* sont atteintes d’un cancer (MIVILUDES).
-70% des signalements dans le domaine de la santé concerne les PSNC (MIVILUDES).
Une porte d’entrée possible dans l’emprise sectaire
Enfin, l’Ordre des médecins écrit dans son rapport : Certaines PSNC sont une porte d’entrée possible dans l’emprise sectaire. Une dérive sectaire est un ‘dévoiement de la liberté de pensée, d’opinion ou de religion qui porte atteinte à l’ordre public, aux lois ou aux règlements, aux droits fondamentaux, à la sécurité ou à l’intégrité des personnes. Elle se caractérise par la mise en œuvre, par un groupe organisé ou par un individu isolé, quelle que soit sa nature ou son activité, de pressions ou de techniques ayant pour but de créer, de maintenir ou d’exploiter chez une personne un état de sujétion psychologique ou physique, la privant d’une partie de son libre arbitre, avec des conséquences dommageables pour cette personne, son entourage ou pour la société.
* Pratiques de soins non-conventionnelles.
- Ça devient un vrai problème de santé publique !
- 71% des Français ont déjà eu recours à une pratique de soins non-conventionnels
- Contrairement à la médecine, les pratiques non conventionnelles n’ont pas fait l’objet d’études scientifiques ou cliniques reconnues
- Une porte d’entrée possible dans l’emprise sectaire