Les médecines alternatives néfastes aux patients cancéreux
Une nouvelle étude vient de rapporter que le cancer tue davantage chez les personnes préférant les médecins alternatives aux traitements conventionnels.
Il y a un an et demi environ, nous rapportions la popularité grandissante des médecines alternatives en France, comme par exemple la sophrologie, la méditation ou encore l’hypnose. Il conviendrait pourtant de faire montre de prudence à leur sujet, justement si l’on souhaite n’avoir recours qu’à elles pour soigner de lourds maux.
Des chercheurs de l’université de Yale (Connecticut, États-Unis) ont ainsi mené une étude révélant que lorsque l’on privilégie les médecins alternatives aux traitements conventionnels dans la prise en charge d’un cancer, la mortalité apparaît sensiblement plus élevée.
Cancer : les traitements alternatifs pas efficaces dans 3 cas sur 4
Les résultats de ces travaux, publiés dans le Journal of the National Cancer Institute, indiquent que leurs auteurs se sont intéressés de près à une base de données nationale américaine. Ils y ont observé ce qu’étaient devenus des patients atteints de cancers fréquents (cancer du sein, du poumon, de la prostate ou colorectal) et ayant opté pour des thérapies alternatives.
Le constat se veut sans appel. En excluant le cancer de la prostate, la mortalité a été multipliée par deux dans tous les autres. Auprès du Figaro, le professeur Skyler Johnson explique le pourquoi de cette étude : « Nous avons fait cette étude parce que nous voyons des patients avec des cancers à des stades avancés après qu’ils ont essayé des médecines alternatives au moment où leur cancer était à un stade plus curable ».
Ces patientes qui pensent que la chimiothérapie va les « tuer »
Et le chirurgien de donner l’exemple d’une patiente qui pensait possiblement que son salut résidait dans le fait d’arrêter de s’alimenter : « Une jeune femme à qui on venait de détecter un cancer du sein de petite taille m’a demandé ce que je pensais du jeûne. Je lui ai répondu que je pensais la revoir dans six à douze mois avec 15 kg de moins, des métastases ganglionnaires, voire à distance [NDLR : du cancer], et une tumeur ayant doublé ou triplé de volume. Je ne lui ai pas dit ça pour lui faire peur mais parce que c’est arrivé à une autre patiente jeune. »
Une chirurgienne oncologue spécialiste du sein déplore cette peur de la médecine classique chez certaines malades : « Je pense que nous avons tous quelques patientes en tête qui ont refusé catégoriquement nos traitements conventionnels et notamment la chimiothérapie au moment de l’annonce du parcours de soins ! En affirmant ‘c’est un poison !’, ‘c’est la chimio qui va me tuer' ». Et d’ajouter « trouver vraiment dangereux parfois le discours des médecins -ou de pseudo-thérapeutes- qui dispensent des conseils faisant croire aux patientes qu’il existe une alternative aux traitements conventionnels ».