Maroc : le roi change de Premier ministre mais pioche dans le même parti islamiste
Après avoir remercié son Premier ministre Abdelilah Benkirane, le roi du Maroc Mohammed VI vient de nommer à ce poste Saad-Eddine Al-Othmani, soit le numéro deux du parti auquel appartient son désormais ex-chef du gouvernement.
Tout est allé très vite, possiblement trop aux yeux du Parti de la justice et du développement (PLD), dont la direction attendait ainsi ce samedi pour se réunir et déterminer les pistes à suivre pour une sortie de crise. Rappelons ainsi que mercredi soir, par voie de communiqué, le roi du Maroc Mohammed VI avait remercié son Premier ministre Abdelilah Benkirane, à la tête du parti islamiste mentionné plus haut.
Une décision qui ne sera pas apparue surprenante en vu des vraisemblables difficultés rencontrées par M. Benkirane pour établir une coalition, alors que cette finalité était attendue depuis cinq mois. Ce qui a en revanche pu davantage étonner, c’est la rapidité à laquelle son successeur a été désigné.
Saad-Eddine Al-Othmani nommé Premier ministre du Maroc
C’est en effet Vendredi, en début d’après-midi, que le souverain a reçu au palais royal de Casablanca son nouveau chef du gouvernement, Saad-Eddine Al-Othmani. Un changement dans la continuité puisque M. Al-Othmani se trouve être le numéro deux du PLD.
Cité par nos confrères du Monde, le politologue Mohammed Madani estime que cette rapide nomination est une manière pour Mohammed VI de réaffirmer son contrôle de la situation politique de son royaume : “Avec cette annonce, le roi a clairement pris de court le PJD. C’est une façon d’accélérer le règlement de la crise, et de montrer qu’il a pris les choses en main”.
Une coalition appelée à être plus rapidement formée ?
La question de la pertinence de piocher au sein du même parti peut cependant se poser : “L’enjeu est de savoir si M. Al-Othmani va maintenir le cap de son prédécesseur, auquel cas on pourrait aboutir au même blocage, ou si on lui facilitera la tâche en incitant les autres partis à diminuer leurs exigences dans les négociations pour que le gouvernement soit enfin formé.”