Maroc : rétablissement d’un service militaire obligatoire pour les jeunes de 19 à 25 ans
Lundi, les autorités compétentes du Maroc ont décidé du rétablissement d'un service militaire obligatoire pour les jeunes de 19 à 25 ans. Une mesure annoncée en même temps qu'une réforme de l'éducation allongeant notamment l'enseignement obligatoire.
Cela faisait près de douze ans que la jeunesse du Maroc n’était plus contrainte au service militaire après sa suppression fin août 2006. Lundi, le gouvernement a décidé du rétablissement d’un service militaire obligatoire, avec toutefois quelques différences par rapport au précédent.
Si la durée de ce service ne change pas et resté donc fixé à douze mois, il concerne désormais tous les jeunes, sans distinction de sexe, âgés de 19 à 25 ans. Précédemment, nous rappelle franceinfo, il était obligatoire pour les hommes de 20 à 35 ans et ouvert sur la base du volontariat aux femmes de 20 à 27 ans célibataires et sans enfants.
Service militaire obligatoire au Maroc : plus de distinction de sexe
Présenté lundi matin en Conseil de gouvernement, ce projet de loi a ensuite été validé lors d’un Conseil des ministres présidé par le roi Mohammed VI. Il fera l’objet d’un débat au parlement au mois d’octobre prochain.
Avec le rétablissement du service militaire obligatoire, le palais royal entend améliorer “l’intégration dans la vie professionnelle et sociale” de sa jeunesse, comme signifié par voie de communiqué officiel.
L’enseignement obligatoire rallongé d’un an
Dans le même temps, une réforme de l’éducation a été annoncée. Elle regarde un allongement d’un an de l’enseignement obligatoire. Débutant à l’âge de 4 ans, il prendra désormais fin à 16 ans contre 15 jusqu’ici. Un modèle pédagogique inédit devrait être mis en place.
Le roi compte ici lutter contre le chômage des jeunes, qui a été multiplié par quatre en l’espace d’un an (d’1,2% en 2016, il est passé à 4% l’année suivante). “Nous ne devons plus accepter que notre système éducatif fonctionne comme une machine à fabriquer des légions de chômeurs”, a ainsi déclaré un souverain “consterné” dans un discours à la nation.
Il y a peu, le Conseil économique et social marocain publiait une étude selon laquelle deux jeunes sur trois étaient en décrochage scolaire, avec un chômage touchant quatre jeunes sur dix parmi ceux vivant en milieu urbain.