“Maladie des rats” : la leptospirose atteint un niveau égal à celui de 1920 en France
Le nombre de cas a doublé en France pour l'année 2014-2015, ce qui en fait selon les épidémiologistes "un problème de santé publique d’importance internationale".
Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) indique mardi que la leptospirose est sous-estimée dans notre pays. Avec 600 cas pour la seule année 2014-2015, celle qui est surnommée “maladie des rats” car ces derniers en sont le principal vecteur, a connu son pic le plus important depuis 1920, soit près d’un siècle.
Leptospirose : populations concernées et mode de transmission
C’est par l’intermédiaire des eaux souillées par l’urine des animaux infectés (sauvages ou domestiques) que la maladie se transmet à l’homme. Ainsi, celles et ceux qui y sont potentiellement les plus exposés sont les professionnels tels que les agriculteurs, éleveurs ou égoutiers. Mais aussi, les pratiquants de certains loisirs comme le kayak, rafting, baignade ou la pêche.
Pour les épidémiologistes, la leptospirose serait responsable d’un million de cas par an et à travers le monde, pour 60.000 morts. Elle se manifeste par des symptômes semblables à ceux de la grippe.
1 cas pour 10.000 habitants par an dans notre pays
Le taux d’incidence d’1 cas/10.000 habitants/an relevé en 2014-2015 est le double de celui observé en 2011, et il rejoint le taux de 1920. Si sa déclaration n’est plus obligatoire depuis 1986, elle doit continuer à être surveillée.
Ses formes graves peuvent entraîner une atteinte de tous les organes potentiellement mortelle, avec insuffisance rénale, hémorragies et jaunisse. Le Dr Eric Bertherat de l’OMS dans l’éditorial du BEH déplore alors que “Près d’un siècle après la découverte de son agent causal (…) la leptospirose reste la grande oubliée des maladies négligées”.