Madagascar : le président Andry Rajoelina accélère la lutte contre la corruption
Dans le cadre de la célébration de la Journée Internationale de Lutte Contre la corruption du 9 décembre, le ministère de l’Économie et des Finances (MEF) de Madagascar a lancé, le lundi 5 décembre, la semaine de lutte contre la corruption. Une vague de sensibilisation et de communication sur le sujet a ainsi été déployée. Cette initiative s’inscrit dans le projet du président de la République Andry Rajoelina de lutter contre ce fléau sur tout le territoire.
Madagascar reste confronté à une réalité quotidienne : la corruption, qui accentue les inégalités et injustices sociales du pays, et limite son développement économique. Elle est aussi la source de méfiance du citoyen à l’égard des gouvernants et des institutions de l’État.
La lutte contre la corruption est aujourd’hui un vaste chantier entrepris par le gouvernement d’Andry Rajoelina. Et l’enjeu est de taille : dans un rapport de 2021, l’ONG Transparency International classait Madagascar au 147ème rang sur 180 dans le baromètre de la perception de la corruption, avec un score attribué de 25 sur 100. Un lourd héritage des mandats présidentiels précédents.
En novembre 2022, l’Agence américaine MCC – Millennium Challenge Corporation (MCC) – a souligné les premiers progrès significatifs obtenus en classant Madagascar parmi les pays qui conduisent une politique efficace de lutte contre la corruption.
Cette Agence d’aide innovante et indépendante qui aide à mener la lutte contre la pauvreté dans le monde, la MCC, a en effet attribué un score de 52% à Madagascar sur le critère du contrôle de la corruption. Ce score permet à Madagascar de rejoindre le groupe des pays reconnus dans le monde comme proactifs et efficaces dans leurs programmes de lutte contre la corruption.
Pour faire bouger les lignes, le ministère de l’Économie et des Finances a dédié la semaine du 5 décembre à la lutte contre la corruption. Une initiative inédite qui s’inscrit dans la Journée Internationale de lutte contre la corruption du 9 décembre.
Depuis lundi dernier, une campagne de sensibilisation et de communication interne et externe est ainsi menée par le MEF. Objectif : informer et impliquer le personnel et les usagers sur l’importance du combat contre la corruption sous toutes ses formes. Le ministère revendique une tolérance zéro pour ce fléau, et entend en faire un sujet d’union nationale pour faire bouger les choses.
La campagne est conçue au niveau central et diffusée via les canaux de communication de masse à destination des structures déconcentrées du ministère. L’équipe du Service de Lutte Contre la Corruption effectue en parallèle des séances de vulgarisation sur la nouvelle Politique Interne de Lutte Contre la Corruption du ministère.
Pour rappel, cette semaine thématique s’inscrit pleinement dans le cap fixé par le président de la République Andry Rajoelina. Depuis son élection en 2019, le chef d’État a en effet engagé son administration dans une rude bataille visant à éradiquer la corruption sur tout le territoire national.
La politique d’Andry Rajoelina semble commencer à porter ses fruits, avec de nombreuses actions déjà mises en œuvre. On peut, entre autres, citer la création, en septembre 2021, de l’Agence de recouvrement des avoirs illicites (ARAI), chargée d’exécuter les décisions de justice concernant le gel, saisie ou confiscation des avoirs illicites et de procéder au recouvrement des avoirs dans la cadre des détournements de deniers publics.
L’ARAI complète ainsi le système de lutte contre la corruption à Madagascar, alors que les investigations sont assurées par le BIANCO (Bureau Indépendant Anti-Corruption) et le SAMIFIN (Service des renseignements financiers).
Le ministère de l’Économie et des Finances a également mis en place un Pôle Anti-Corruption (PAC) traitant les dossiers de corruption, y compris les infractions économiques et financières, impliquant aussi bien un simple citoyen qu’un dirigeant étatique. Le PAC reçoit les affaires du BIANCO et du SAMIFIN, ainsi que de la police et de la gendarmerie.
Sur ce dernier point, Andry Rajoelina a voulu rehausser le nombre de policiers dédiés à la lutte contre la corruption et les trafics illégaux. Un renfort bienvenu dans la mesure où l’économie malgache est minée par les trafics en tout genre (or, bois, pierres précieuses, faune, flore…). Les effectifs de la police de l’air et des frontières sont particulièrement renouvelés pour contrôler les flux dans les aéroports.
Parmi les grandes mesures figurent également la création du Service de Lutte contre la Corruption (SLCC) au sein de la Direction de l’Audit Interne (DAI). Sa mission : garantir les activités d’éducation et de prévention en matière de lutte contre la corruption ainsi que le pilotage et la coordination des structures Anti-Corruption (STAC) au niveau de chaque Département. Au niveau national ou international, le SLCC joue également le rôle d’interface vis-à-vis des institutions et organismes concernés par cette lutte.
S’il se félicite de ces avancées pour le pays, Andry Rajoelina ne compte pas s’arrêter là. Le chef de l’État compte en effet poursuivre le combat dans les années à venir. Il a donc logiquement fait de la lutte contre la corruption un axe fort de son programme pour les prochaines élections présidentielles prévues en 2023.