Lyon : Le pasteur gérait un réseau de prostitution lucratif
Les jeunes femmes étaient recrutées dans des centres d’accueil pour migrants situés en Italie.
Le quartier de Gerland à Lyon est avant tout connu pour son stade qui a longtemps abrité les matchs de l’équipe de football de la ville, mais, depuis de nombreux mois, les voitures de supporters ont laissé place à une trentaine de camionnettes. Des véhicules dans lesquels une cinquantaine de jeunes femmes se prostituaient.
Selon nos confrères du journal Le Parisien, le réseau de proxénètes qui exploitait ces filles a été démantelé après un vaste coup de filet de l’office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRETH). Un réseau qui était vraisemblablement dirigé par un pasteur évangéliste.
18 mises en examen
Selon nos confrères, ce sont 18 personnes qui ont été interpellées et mises en examen par l’OCRETH entre lundi à mercredi à Lyon, mais également à Nîmes (Gard), Le Havre (Seine-Maritime) en Italie et au Portugal.
La plupart des filles exploitées par le réseau était « recrutées » dans des centres pour migrants en Italie et venaient du Nigéria. Si certaines savaient pourquoi elles étaient approchées, les autres pensaient qu’elles allaient travailler dans des salons de coiffure afro. Une fois sur place, elles étaient forcées à faire des passes.
Un pasteur de 33 ans
La tête du réseau, un pasteur évangéliste de 33 ans, gérait son « affaire » avec brio. Contre 50 euros par jour prélevés sur le montant des passes réalisées par les prostituées, il offrait le gîte et le couvert ainsi qu’une voiture avec chauffeur pour amener les filles sur leur « lieux de travail ». Les camionnettes étaient également fournies. Des « mamas » chapeautaient des groupes de 3 à 4 filles.
Alors qu’il était exploité depuis août 2016, le réseau parvenait à dégager de 100.000 à 150.000 euros par mois. Une grosse partie de cette argent était envoyé au Nigéria. Pendant leurs auditions, les principaux suspects ont tous nié les faits de proxénétisme. Ils auraient indiqué aux enquêteurs qu’ils souhaitaient simplement venir en aide à leurs compatriotes dans le besoin.