Lyon : un bar à cocktails accusé d’apologie de l’esclavagisme, l’établissement s’en défend
Ouvert il y a près d'un mois à Lyon, le bar à cocktails "La Première Plantation" a suscité la polémique après des propos tenus dans un journal par l'un des créateurs de l'établissement, ainsi accusé de faire l'apologie de l'esclavagisme.
Ce n’est pas le 21 août dernier, date d’ouverture de “La Première Plantation” dans le VIe arrondissement de Lyon, que les ennuis ont commencé pour les deux créateurs de l’établissement. Mais plutôt le 12 septembre de la même année, date de publication d’un article du Petit Bulletin.
La journaliste du site était ainsi partie à la rencontre des fondateurs de “La Première Plantation”. Et d’être tombée des nues en prenant connaissance de l’origine du nom du bar : “Mon nom, La Première Plantation, est une référence aux plantations de canne à sucre (le rhum en est issu) dans les colonies françaises. Je cherche à retranscrire l’esprit colonial, un esprit à la cool, une époque où l’on savait recevoir.”
Bar accusé d’apologie de l’esclavagisme : une pétition lancée en ligne
Et quand la journaliste a demandé si “c’était cool, la colonisation”, on lui a répondu que “dans l’esprit, oui, carrément, ça représente une période sympathique, il y avait du travail à cette époque accueillante”. Interrogés dans la foulée sur la question des esclaves, les créateurs de l’endroit ont déclaré “ah, on a mis quelques photos dans les toilettes”.
L’établissement a ensuite été accusé de faire l’apologie de l’esclavagisme, et d’avoir été visiblement contraint de fermer la possibilité de laisser un commentaire sur sa page Facebook. Une pétition lancée sur change.org par le collectif Des Raciné.e.s demande par ailleurs carrément la fermeture sans délai du bar. Elle a déjà réuni plus de 3.000 signatures.
“Un regrettable malentendu” pour les créateurs de l’établissement
Les fondateurs du bar ont depuis tenu à s’expliquer via un communiqué posté sur Facebook dans le but de “dissiper ce regrettable malentendu”. “Contrairement à ce qui a été retranscrit dans l’article, notre établissement n’a jamais eu la volonté de faire une quelconque apologie de la période colonialiste, période que nous condamnons”, et d’ajouter que “le mot plantation n’a dans notre esprit aucune connotation péjorative. C’est une invitation aux voyages, à l’exotisme”.
Quant aux clichés que l’on retrouverait dans les toilettes du bar, “ce sont d’anciennes gravures du XVIIIe-XIXe siècle de bouteilles de rhum, d’une maison victorienne, et d’un champ de production d’ananas, ce qui n’a rien d’offensant envers quiconque”. Suffisant pour redorer l’image, déjà passablement écornée, de l’établissement ?