Lunettes : bientôt un plafond du remboursement par les mutuelles
Le gouvernement prépare un décret fixant une limite à la prise en charge des mutuelles complémentaires pour les lunettes et les lentilles
Le gouvernement souhaite faire baisser le prix des lunettes en France, et pour cela, il finalise actuellement un décret qui prévoit de plafonner le remboursement des frais d’optique par les complémentaires santé. Le projet de texte, révélé jeudi par Le Monde, et établi par la Direction de la Sécurité sociale, fixe un montant maximum de remboursement de 100 euros à partir de 2015.
Pour les verres simples, le montant maximum de remboursement sera ramené de 350 euros en 2015 à 200 euros en 2018, au rythme de 50 euros par an. Pour les verres complexes, le maximum de 600 euros de remboursement tombera à 400 euros en 2018. Par ailleurs, le nombre de prises en charge sera limité à une paire de lunettes tous les deux ans, sauf pour les enfants “en cas d’évolution de la vue“.
Un décret encore en projet, qui nécessite des discussions
Dans son dernier rapport sur la Sécurité sociale remis en septembre, la Cour des comptes avait critiqué le marché de l’optique, jugé “opaque et peu concurrentiel“. Evoquant la croissance soutenue des dépenses d’optique en France, peu remboursées par la Sécurité sociale, elle avait souligné que les Français sont, en Europe, parmi ceux qui dépensent le plus en lunettes et lentilles. Le ministère des Affaires sociales a engagé début mars une concertation avec différents acteurs sur ce sujet. Interrogé par l’AFP, il n’a pas confirmé ces informations, précisant que le projet de décret n’était pas finalisé et que les discussions se poursuivaient.
De leur côté, les industriels et fabricants de l’optique “s’inquiètent” dans un communiqué “des conséquences sanitaires, sociales, économiques, et industrielles dramatiques du “déremboursement dissimulé” des équipements d’optique sur le point d’être entériné par les pouvoirs publics“. Ils redoutent notamment “les conséquences dramatiques que pourraient avoir des décisions précipitées et cloisonnées sur les 10.500 salariés de leurs 77 sites français, sur leurs sous-traitants et leurs partenaires de la filière“.