L’UFC-Que choisir alerte sur la surveillance commerciale en ligne
En consultant à peine une dizaine de sites parmi les plus fréquentés, les données personnelles sont partagées plus de 4 000 fois avec plus de 1 000 tiers.
Les consommateurs pris au piège du big brother commercial. Tel est le titre de l’étude menée par UFC-Que choisir, et publiée le jeudi 25 janvier.
Elle dénonce, dans le cadre de la journée européenne de la protection des données, le fait que “Chaque jour, les données personnelles des consommateurs sont traquées, vendues et utilisées à leur insu”.
Une incitation “à la surconsommation”
Et l’association de défense des consommateurs révèle qu’en consultant à peine dix sites parmi ceux les plus fréquentés en France, les données collectées au passage sont partagées plus de 4 000 fois, et avec plus de 1 000 tiers.
Elle fustige “l’ampleur de la collecte et du partage de données opérés par les acteurs du Web, permettant un profilage des consommateurs et les exposant à un véritable pistage à des fins commerciales constant”. Et tout ceci participe d’une incitation “à la surconsommation”.
Un profilage très net
Et quand il s’agit de dresser le portrait de l’internaute, la technologie publicitaire ne lésine pas sur les moyens. L’association cite le cas d’une filiale de Microsoft qui est en mesure de classer les consommateurs selon pas moins de 650.000 traits de personnalité, comme : “problèmes d’argent”, “dépendance au jeu de hasard”, “dysfonction érectile”, “gros acheteur de test de grossesse”, “sympathisant de syndicats”.
Et dans son communiqué, l’UFC-Que choisir indique que “Si une fois pris au piège les consommateurs ont en théorie le droit de demander l’effacement de leurs informations, notre étude montre que, dans les faits, cela relève du mirage”.
“Une véritable transparence” qui manque encore
Outre un risque de consommation qualifiée de “déraisonnée”, l’association précise que “S’y ajoute le risque concret de piratage des données et d’actes cybercriminels au détriment de la vie privée des consommateurs, qui est multiplié par la circulation constante de données personnelles entre des milliers d’entreprises”.
Elle demande “une véritable transparence sur l’utilisation qui en est faite”, et la garantie pour le consommateur “d’un accès et un contrôle sur les données personnelles qu’ils ont transmis à des tiers”. Et rappelle qu’existe un outil gratuit – le sien – pour savoir ce que nous laissons comme information quand nous utilisons internet.