Loi sur le renseignement : les hébergeurs prêts à s’exiler pour conserver leurs clients ?
L'une des mesures comprise dans le projet de loi sur le renseignement ne sied guère aux hébergeurs de données informatiques français.
Ils sont sept à s’opposer au projet de loi sur le renseignement. Sept hébergeurs de données informatiques français qui sont particulièrement dérangés par une mesure de cette loi qui, si elle était adoptée, permettrait l’accès à leurs données via des boîtes noires, le tout en temps réel.
Pour reprendre leurs propos cités par Le Figaro, ces hébergeurs comprenant notamment OVH et Gandi contestent la “captation en temps réel des données de connexion” et parlent de “boîtes noires aux contours flous”. Par l’adoption d’un telle loi “en procédure accélérée”, les autorités françaises les conduiraient ainsi “à l’exil”.
Hébergeurs de données : OVH et Gandi contre la loi sur le renseignement
Plus encore que l’altération de leurs intérêts propres, ces hébergeurs redoutent l’ébranlement du secteur économique français. En effet, pour eux, ce projet “n’atteindra pas son objectif, mettra potentiellement chaque Français sous surveillance, et détruira ainsi un pan majeur de l’activité économique de notre pays”.
“Des milliers d’emplois” potentiellement perdus par la France ?
Le groupement d’hébergeurs envisagent donc, dans le scénario d’une adoption de la loi, de “déménager [leurs] infrastructures, [leurs] investissements et [leurs] salariés là où [leurs] clients voudront travailler avec [eux]”. Une douzaine de villes seraient concernées par des suppressions d’emplois, alors que “ce sont des milliers d’emplois (…) que les startups et les grandes entreprises iront aussi créer ailleurs” dans le cadre de ces relocalisations redoutées. À noter que ce communiqué rédigé par les sept hébergeurs que sont AFHADS, Gandi, IDS, Ikoula, Lomaco, Online et OVH est à l’intention du Premier ministre Manuel Valls.