L’inventeur des publicités intempestives a demandé pardon
À l'origine des fenêtres de publicité intempestives sur la toile, Ethan Zuckerman a présenté ses excuses au monde entier pour les désagréments ainsi causés.
Ethan Zuckerman est un nom qui ne parlera sans doute pas à beaucoup, et pourtant. C’est ainsi à cet Américain aujourd’hui âgé d’une quarantaine d’années que l’on doit les fenêtres de publicités intempestives sur la toile. Vers la moitié et jusqu’à la fin des années 1990, notre homme travaillait pour Tripod.com. Après l’échec d’un premier modèle où étaient commercialisés contenu et services aux diplômés, le site est devenu un hébergeur de pages web et une sorte de prototype de réseau social.
Fenêtres pop-up : Zuckerman avoue avoir créé un outil grandement détesté
Dans sa recherche de moyens de générer des revenus, Tripod.com a découvert que la publicité était le plus efficace. Dans un article publié sur The Atlantic à l’été 2014, Ethan Zuckerman avait publiquement reconnu que son invention de publicités intempestives avait causé du tort à nombre d’internautes : “au bout du compte, le modèle économique qui nous a permis d’être financés était la publicité. Le modèle qui nous a permis d’être acquis était l’analyse des pages d’accueil personnelles des utilisateurs afin de mieux cibler les publicités sur eux. En cours de route, nous avons fini par créer l’un des outils les plus détestés de la boîte à outils de l’annonceur : la fenêtre pop-up.”
“Je suis désolé”
Ethan Zuckerman avait poursuivi son billet en demandant pardon pour le préjudice ainsi initié : “c’était un moyen d’associer une publicité à la page d’un utilisateur sans l’afficher directement sur la page, ce qui, selon les annonceurs, impliquait une association entre leur marque et le contenu de la page. Plus précisément, nous avons eu cette idée lorsqu’un grand constructeur automobile s’est inquiété d’avoir acheté une bannière publicitaire sur une page qui célébrait le sexe anal. J’ai écrit le code pour lancer la fenêtre et y faire passer une publicité. Je suis désolé. Nos intentions étaient bonnes.” L’informaticien apparaissait convaincu de la possibilité de trouver des modèles de financement moins intrusifs pour l’utilisateur. Quelques années plus tard, le problème semble rester le même : moins le site visité se veut de confiance, plus le risque est grand d’une navigation perturbée par ces fenêtres publicitaires.