Limitation à 80 km/h : pour Emmanuel Barbe, 334 vies ont été épargnées en 18 mois
Le délégué interministériel à la sécurité routière a fait le bilan 18 mois après l'entrée en vigueur de cette mesure, et avant de quitter son poste.
Dans quelques jours, Emmanuel Barbe ne sera plus le Monsieur sécurité routière. En effet, c’est le 24 février qu’il deviendra le nouveau préfet des Bouches-du-Rhône. Le délégué interministériel a accordé un entretien au Parisien, dans lequel il revient sur ses cinq années à ce poste.
Une « question de santé publique »
Selon lui, il est indéniable que la réduction de la limitation de vitesse à 80 km/h sur de nombreuses routes départementales a été utile : « On avait dit que les chiffres baisseraient grâce à cette mesure et ils ont baissé. Pas autant que l’on aurait voulu à cause du phénomène de destruction des radars mais il ne fait aucun doute que grâce à l’application de cette mesure, on a épargné en 18 mois 334 vies ».
Son avis face à l’hostilité de nombreux automobilistes français après l’application de cette mesure ? « La sécurité routière est une question de santé publique […] Mais en France, dès que l’on prend une mesure de sécurité routière, tout le monde s’estime compétent et a son mot à dire. Conduire une voiture ne donne pourtant, c’est un fait, aucune compétence en accidentologie », lance le futur préfet. Et il salue au passage les femmes, « car elles ont une bien plus grande aversion aux risques que les hommes ». Résultat : « 82 % des auteurs d’accidents mortels sont des hommes ».
Les futures mesures évoquées
Et à l’avenir ? Dès le mois d’avril 2020 est prévue la suspension du permis de conduire dès lors qu’un délit d’infraction avec le téléphone au volant sera constaté. Avant la fin de l’année encore, les forces de l’ordre seront en meure de ne plus être « repérées » sur des systèmes embarqués tels que Waze ou Coyote. En 2019, 3.239 personnes ont perdu la vie sur les routes françaises métropolitaines, un nombre à son plus bas niveau historique.