L’imagerie “quantitative” pour prévoir la sortie d’un coma
Cette nouvelle technique d'IRM, prometteuse, devrait permettre de suivre de manière plus précise son évolution.
Comment savoir si un patient dans le coma pourra se réveiller, et quand ? Cette double question est parfois au cœur de lourdes décisions relatives à l’arrêt des soins.
Selon une étude européenne menée par des chercheurs belges, français et italiens, une nouvelle technique d’imagerie présentée comme “supérieure à tous les autres tests utilisés à ce jour” pourrait donner des informations plus précises.
Le mouvement de l’eau dans la matière blanche
C’est un coma bien spécifique qui a été étudié, celui qui survient après un arrêt du cœur. Les recherches se sont basées sur 200 patients adultes dans le coma depuis plus de sept jours, et dans 14 centres en France, Italie et Belgique.
[#Recherche] L’analyse du mouvement des molécules d’eau dans la substance blanche du cerveau mesuré par IRM « quantitative »permet de prédire le réveil des patients dans le coma après un arrêt cardiaque https://t.co/cOg8hji7Zb pic.twitter.com/Gep7qWwFAG
— AP-HP (@APHP) March 8, 2018
La technique spéciale d’IRM, baptisée Brain Diffusion Tensor Imaging, cible la substance blanche du cerveau. L’objectif est de déterminer si les connexions neuronales fonctionnent encore. Quand la communication est normale, l’IRM peut observer le mouvement des molécules d’eau le long des neurones, et ces molécules circulent toutes dans le même sens.
Une incertitude diminuée
Le Pr Steven Laureys, du Coma Science Group de Liège (Belgique), co-auteur de l’étude publiée dans la revue Lancet Neurology, précise l’intérêt de cette découverte : “En médecine, il n’y a pas de certitude. Mais nos résultats sont excellents et, grâce à ces nouveaux critères, nous pouvons prédire avec une grande fiabilité quels patients mourront ou resteront dans un état végétatif. Et lesquels survivront, mais avec peut-être un handicap dont nous ne connaissons pas forcément l’intensité”.
À partir de l’analyse de ces mouvements d’eau, un index est établi entre les 7e et 28e jours après l’arrêt cardiaque. Index qui permettrait donc de prévoir avec précision le futur clinique des patients, et jusqu’à 6 mois.
Pour le Pr Louis Puybasset, de l’hôpital Pitié Salpêtrière (Assistance publique – Hôpitaux de Paris) et qui a piloté l’étude, ce nouvel outil pourrait s’avérer “très pédagogique pour les familles”. Il indique encore que les résultats obtenus demandent “à être confirmés par des essais à grande échelle”. À terme, d’autres types de coma (traumatisme crânien, AVC…) seraient aussi concernés par l’établissement de cet index de survie.