L’Homme, présent sur le sol américain bien plus tôt qu’estimé jusqu’ici ?
La découverte d'os d'un mammouth attesteraient que l'Homme était déjà sur le sol américain 100.000 ans avant la période généralement admise par les scientifiques.
La découverte faite en Californie par les chercheurs du Museum d’histoire naturelle de San Diego remet en cause tout un pan de l’histoire de l’humanité. Jusqu’à ce jour, il était admis que les premiers êtres humains avaient foulé le Nouveau Monde il y a 13.000 ans.
Mais après cette découverte, il pourrait bien falloir ajouter un zéro, car ils y auraient été présents 100.000 ans plus tôt, soit il y a 130.000 ans.
Des os de mammouth brisés par un outil
Pour se rendre compte de la différence que cela représente il faut se rappeler qu’il y a 130.000 ans, Homo sapiens n’avait pas encore quitté les terres africaines.
Retour à la découverte : au début des années 1990, des fragments d’os de mammouth sont mis au jour non loin de San Diego. Des os brisés, à côté desquels sont disposées “de grosses pierres qui semblent avoir été utilisées comme des marteaux et des enclumes”, indique le musée.
Comment en arriver à la conclusion que ce sont bien des humains qui sont à l’origine de la présence des pierres ? Car “les processus géologiques qui avaient déposé peu à peu le limon qui recouvrait les os ne pouvaient pas avoir aussi transporté jusqu’ici des pierres de cette taille”, explique l’un des scientifiques Tom Deméré.
Pour Steve Holen, l’un des auteurs proncipaux de l’étude, l’affaire est entendue : “Des os et plusieurs dents prouvent clairement que des humains les ont volontairement cassés en faisant preuve d’habilité et d’expérience”.
Comment cette présence a-t-elle été datée ?
Ce n’est qu’en 2012 que la science et ses constants progrès vient aider à la datation des fragments retrouvés 22 ans plus tôt. Grâce à l’analyse de la désintégration de l’uranium dans les os, la vérité tombe : “A 9.000 ans près, ces os, qui étaient encore frais quand ils ont été fracturés avec des outils en pierre, ont été enterrés il y a 130.000 ans”, annoncent les chercheurs.
Mais en bons scientifiques, ces derniers souhaitent tout de même rester prudents car par exemple, aucune trace de matériel génétique n’a été retrouvée in situ. Et encore moins d’ossements humains. En outre, la porosité des os de mammouths peut laisser échapper une grande quantité d’urnaium, ce qui fausserait les résultats de la datation. Quant à savoir à quelle espèce auraient appartenu ces hommes, et comment ils seraient arrivés à cet endroit, le mystère reste entier.