LGV Poitiers-Limoges : la déclaration d’utilité publique annulée par le Conseil d’État
Vendredi, le Conseil d'État a annulé la déclaration d'utilité publique relative à la LGV Poitiers-Limoges. Le projet présentait ainsi plus d'inconvénients que d'avantages aux yeux de la juridiction, alors que son abandon était même précédemment envisagé.
La LGV Poitiers-Limoges, soit la ligne à grande vitesse reliant ces deux villes, n’est désormais plus d’utilité publique. C’est ce qu’a ainsi décidé le Conseil d’État dans son verdict rendu vendredi concernant la déclaration du projet.
Plusieurs opposants à cette ligne, incluant notamment plusieurs dizaines de collectivités, municipalités, collectifs et autres associations de riverains et usagers, avaient saisi le Conseil d’État pour la mise en œuvre non pas ud’ne LGV, mais de travaux de modernisation de la ligne classique Paris-Orléans-Limoges-Toulouse (POLT).
Conseil d’État : la LGV Poitiers-Limoges, plus d'”inconvénients” que d'”avantages”
Ces structures avaient motivé leur recours à la plus haute juridiction administrative par des risques évoqués au niveau de l’environnement et le coût du projet, estimé bien trop élevé. Par voie de communiqué partiellement rapporté par La Croix, le Conseil d’État explique que “l’évaluation économique et sociale, qui doit obligatoirement être réalisée pour ce type de projets, présentait des insuffisances […] de nature à vicier la procédure d’adoption du décret”.
Et d’ajouter que “les inconvénients du projet l’emportaient sur ses avantages, de sorte que le projet n’était pas d’utilité publique“. Et quand il l’était encore, Yves Crozet, professeur à l’Université de Lyon et membre du Laboratoire d’économie des transports, rappelait que la Commission mobilité 21 avait classé la LGV Poitiers-Limoges dans la liste des projets ferroviaires les moins urgents.
Des travaux demandés sur la ligne classique POLT
M. Crozet évoquait même un projet voué à disparaître : “Certains membres pensaient même qu’elle devait être purement et simplement abandonnée”. Sur le plan de la ligne classique POLT, il aura appelé à des améliorations “qui permettraient un temps de parcours entre Poitiers et Paris proche de celui de la LGV”.
Le secrétaire d’État aux transports Alain Vidalies a depuis fait savoir que “le gouvernement prend acte de la décision du Conseil d’État” et que le 3 mai prochain, seront réunis “les élus concernés afin d’évoquer avec eux les conséquences de cette décision”. Au sortir de cette réunion et “avoir examiné les motifs de l’arrêt”, le gouvernement sera amené à se prononcé sur le sort de cette LGV.