Leur fils mort après avoir inhalé du gaz hilarant, ils alertent les autres parents
Après la mort de leur fils de 19 ans, disparu en mai dernier d'un arrêt cardiaque dû à l'inhalation de gaz hilarant, Nadine et Daniel ont créé un groupe Facebook afin d'alerter les autres parents du risque encouru par cette pratique.
Le samedi 5 mai dernier au soir, Nadine et Daniel atterrissent à l’aéroport de Majorque, aux Baléares. Ils préviennent aussitôt leur fils Yohan de leur arrivée, et le jeune homme de 19 ans de leur répondre sur un ton moqueur. Mais quand leur téléphone se rappelle à eux une heure après, c’est par l’appel d’un gendarme leur annonçant que leur fils vient de décéder.
Le Parisien relaie que cette soirée, Yohan se trouvait avec plusieurs amis d’enfance sur la terrasse de la maison familiale de Lacroix-sur-Meuse (Meuse). Chacun des participants a inhalé du gaz hilarant dans des ballons. On nous précise que le gaz utilisé est celui dont on se sert habituellement pour nettoyer les claviers d’ordinateur.
Mort d’un arrêt cardiaque, il inhalait du gaz hilarant depuis trois mois
Le problème est qu’à la différence du gaz hilarant des capsules de chantilly, celui utilisé ce soir-là est composé de butane et propane. William Lowenstein, président de SOS addictions, alerte ainsi que “ces gaz bloquent l’oxygène et sont bien plus dangereux que le protoxyde d’azote, qui l’est déjà ! Le problème, c’est qu’on pense toujours qu’il n’y a que l’héroïne qui donne des overdoses.”
Yohan a succombé à un arrêt cardiaque. Sa mère raconte que “les pompiers ont essayé de le ranimer pendant une heure trente”. Les parents du jeune homme ont découvert que ce dernier inhalait des bombes de dépoussiérant d’ordinateur depuis trois mois.
Un groupe Facebook pour prévenir les autres parents
Il y a environ un mois, Nadine et Daniel ont décidé d’ouvrir un groupe Facebook, Association Yohan, pour prévenir les autres parents et ainsi que cette tragédie ne se reproduise pas : “Vous savez, nous sommes un peu morts avec Yohan, alors si on peut éviter qu’un autre drame ne survienne…”
L’occasion de prendre conscience, s’il en était besoin, que cette pratique avait déjà fait des victimes, mais aussi qu’elle ne datait pas d’hier : “On en apprend tous les jours, un père nous a dit qu’il avait perdu son fils, il y a trois ans, au Canada.” Quant à savoir le nombre de décès que l’inhalation de ce gaz hilarant a pu provoquer, des chiffres officiels n’auraient pas de quoi rassurer. Bruno Frémont, médecin légiste à Verdun ayant autopsié les corps de deux victimes, estime en effet que “cette pratique est totalement sous-estimée par les autorités sanitaires”.