Les prescriptions de Tramadol, anti-douleur le plus consommé en France, bientôt limitées
Jusqu'ici, la durée d'une ordonnance est de 12 mois. L'Agence du médicament la limitera, à partir d'avril prochain, à trois mois afin de lutter contre les mauvais usages des opioïdes.
À partir du 15 avril prochain, le Tramadol ne pourra plus être prescrit que pour une durée maximum de trois mois, contre un an à ce jour. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) en a décidé ainsi, pour limiter les effets de dépendance voire de surdose mortelle de cet opioïde, le plus utilisé en France en 2017. Nathalie Richard, directrice adjointe des médicaments antalgiques et stupéfiants au sein de l’autorité de santé, précise à BFMTV : “C’est une première mesure non contraignante qui va permettre de communiquer auprès des professionnels de santé et des patients. Il n’est aucunement question d’interdire l’utilisation du Tramadol. Ce que l’on souhaite, c’est éviter le mésusage, c’est-à-dire que les patients utilisent ces médicaments sans aucune évaluation de la part du médecin”.
Et après trois mois ?
Au-delà de la fin de la validité d’une ordonnance, il conviendra de visiter à nouveau un médecin, afin précise Mme Richard “de réévaluer la douleur, s’il n’en prend pas trop et s’il risque de devenir dépendant”. Pour Jacques Battistoni, président de MG France qui est le premier syndicat de médecins généralistes, “C’est une bonne décision, même si la majorité des médecins ne prescrit déjà pas au-delà de 3 mois”.
Éviter la crise sanitaire de États-Unis
Certes, la France est encore loin de connaître une crise telle qu’il en existe outre-Atlantique, où 40 000 personnes ont trouvé la mort à cause de l’usage d’opiacés prescrits en 2017. Mais les problèmes liés à leur consommation commencent à augmenter dans notre pays. L’ANSM ajoute en outre que “Pour éviter un syndrome de sevrage, la posologie doit être diminuée progressivement avant l’arrêt du traitement”.