Les médecins ne seraient pas suffisamment à l’écoute des maux des femmes
Dans un article publié dans The New York Times, la journaliste et écrivaine Camille Noe Pagán déplore la considération toute relative des médecins envers les maux des femmes.
Les médecins ne prendraient-ils pas suffisamment aux sérieux les maux de leurs patients quand ceux-ci appartiennent au sexe féminin ? Pour la journaliste et écrivaine Camille Noe Pagán, qui consacre l’un de ses récents articles au sujet dans les colonnes du New York Times, les praticiens ne prennent effectivement la pleine mesure des problèmes de leurs patientes.
Camille raconte que lors d’un entretien avec son médecin généraliste, cette dernière lui a dit : “Eh bien, vous me semblez aller en parfaite santé”. La patiente a eu peine à croire ce qu’elle venait d’entendre, alors qu’un peu plus tôt, elle avait confié à sa praticienne ses difficultés à répondre aux tâches professionnelles et ménagères et à vivre avec ses enfants.
Une journaliste raconte n’avoir pas été prise au sérieux par son médecin
Camille savait pourtant qu’elle avait besoin d’aide. Une aide que son médecin n’apparaissait toutefois pas disposée à lui apporter : “Je ne pense pas que vous soyez arrivée à un point où un traitement est à envisager, et qui plus est, avec le risque d’une addiction aux médicaments. Continuez à faire de l’exercice et du yoga, et pensez peut-être à faire de la méditation”.
Des conseils que la patiente n’a pas estimé pertinents, un sentiment qu’elle a alors tenté de faire entendre à la praticienne. Mais celle-ci s’est contentée de l’inviter à revenir dans quelques mois si son état ne s’était pas amélioré entre-temps.
Une problématique “énorme”dans le milieu selon un docteur
Et si la journaliste a trouvé le courage, quelques mois plus tard, d’aller voir un thérapeute qui lui est apparu bien plus à son écoute, sa précédente expérience ne serait pas un cas isolé. Camille a ainsi appris du docteur Tia Powell, professeur d’épidémiologie clinique et de santé publique à l’Albert Einstein College of Medicine à New York, qu’il s’agit là d’“un énorme problème en médecine”.
“Les prestataires de soins de santé peuvent avoir, sans le vouloir, intégré des données biaisées qui affectent la façon dont les femmes sont entendues, comprises et traitées. Les facultés de médecine et les directives professionnelles commencent à aborder ce problème, mais il reste encore beaucoup à faire”, ajoute la bio-éthicienne qui a elle-même été vécu ce type de situation.
Une étude avait précédemment révélé que les médecins et les infirmières prescrivaient moins d’antalgiques aux femmes, alors qu’il apparaît que ces dernières souffrent à des degrés et des fréquences plus élevés que les hommes.