Les locataires vieilliraient plus vite que les propriétaires
Cette hypothèse plutôt insolite est à mettre au crédit de chercheurs anglais et australiens.
Ainsi, selon des chercheurs des universités d’Essex (Angleterre) et d’Adelaïde (Australie), être propriétaire est meilleur pour la santé.
Selon eux, ceux qui possèdent leur logement vieilliraient moins vite, car les locataires sont plus enclins au stress et soumis à des conditions d’habitat difficiles.
Une cohorte de 1 420 adultes
Pour parvenir, à cette conclusion, les auteurs de l’étude parue dans Journal of Epidemiology and Community Health ont analysé les données d’une cohorte de 1 420 adultes du Royaume-Uni, qu’elles soient sociales, biologiques ou épigénétiques.
Mais les données telles que le mode d’occupation du logement, le type de bâtiment, l’éventuelle aide de l’Etat, l’existence d’un chauffage central, le fait que le logement fut en ville ou à la campagne, les retards de paiement du loyer ou encore les frais de location.
L’impact sur le vieillissement biologique
Les scientifiques se sont plus penchés sur un phénomène biologique considéré comme un indicateur du vieillissement : la méthylation de l’ADN. Il s’agit d’un mécanisme modifiant l’expression de nos gènes sans modifier notre ADN.
Il se produit lorsqu’un bout de molécule appelé méthyle (ou groupe méthyle) vient se fixer sur l’ADN. Plus le taux de méthylation est haut, plus l’âge biologique l’est également.
Quels résultats ?
Leur conclusion est que les locataires privés connaissent un vieillissement accru par rapport à ceux qui possèdent leur logement. Les chercheurs estiment que coût de la location et insécurité qui lui est associé en soit à l’origine :
L’impact de la location par rapport à la propriété est supérieur à l’impact du chômage [sur le vieillissement] par rapport au fait d’avoir un l’emploi.
Mais les conséquences épigénétiques peuvent être retournées. Emma Baker, professeure à l’université d’Adelaïde, indique ainsi que « Les politiques publiques visant à réduire le stress et l’incertitude associés à la location privée, telles que la fin des expulsions sans motif, la limitation des augmentations de loyer et l’amélioration des conditions de logement, pourraient contribuer à réduire les impacts négatifs de la location privée ».