Les infections fongiques résistantes, une menace grandissante ?
C'est à l'Institut Pasteur que sont étudiées ces infections responsables d'1,6 million de morts dans le monde chaque année.
Alors que l’Institut Pasteur s’apprête à est sur le point de lancer le Pasteurdon, campagne annuelle d’appel aux dons, l’on apprend que cette année sera particulièrement axée sur les champignons et infections associées.
Car parmi le million d’espèces recensées, les minuscules spores de certaines d’entre elles sont susceptibles de conduire à des infections graves chez des personnes présentant un système immunitaire plus faible.
Infections fongiques : un péril sous-estimé
Pourquoi parler de danger grandissant ? Car la résistance de ces champignons aux traitements est de plus en plus importante. C’est au Centre national de référence des mycoses invasives et des antifongiques de l’Institut Pasteur que chaque année, pas moins de 800 échantillons sont analysés.
Qu’il s’agisse de souches de levure ou de moisissure, elles passent au microscope afin de préciser leur espèce et leur éventuelle résistance.
« Les champignons sont partout »
L’infectiologue et responsable du Centre, Fanny Lanternier, rappelle à l’AFP que « Visibles ou invisibles, les champignons sont partout ».
Présentes dans l’air ambiant et le sol, les spores sont susceptibles d’être inhalées ou absorbées avec les aliments. Sans compter que certaines levures font partie intégrante du microbiote ou peuvent se trouver sur notre peau. Si certaines infections, mycoses sont bénignes, d’autres peuvent s’avérer beaucoup plus dangereuses quand le système immunitaire n’est pas au meilleur de sa forme.
19 champignons prioritaires
La spécialiste précise :
Elles vont toucher des patients particulièrement fragiles, qui ont par exemple un cancer, une infection par le VIH, ont été transplantés ou ont subi une chirurgie lourde.
En 2022, l’OMS a dressé une liste de 19 champignons requérant une rapide analyse, car pouvant représenter « menace majeure pour la santé publique ».
Parmi ces espèces ciblées, figurent Cryptococcus neoformans (risque de méningite), Candida auris (pouvant provoquer des infections de différents organes, en particulier cérébrales) ou encore Aspergillus fumigatus (responsable quant à lui de maladies pulmonaires).