Les cyberviolences conjugales toucheraient 85 % des femmes victimes de violences conjugales
Avec la multiplication des dispositifs numériques dans notre quotidien, les actes de violences conjugales s'accompagnent désormais de cyberviolences.
En plus des actes violents physiques et verbaux, les victimes de violences conjugales doivent désormais faire face à un nouveau phénomène : la cyberviolence. Harcèlement par messagerie, localisation permanente du conjoint ou « revenge porn », les moyens de pression sont multiples et touchent de plus en plus de victimes.
Violence conjugale et cyberviolence sont liées
C’est un rapport publié par le centre Hubertine-Auclert, le centre francilien pour l’égalité femmes-hommes, qui alerte sur la recrudescence des actes de violence conjugale numériques. Deux questionnaires, l’un mené auprès de femmes victimes de violences conjugales suivies de longue date et l’autre mené auprès de femmes qui se rendaient pour la première fois dans une association d’aide aux victimes ont permis de mettre en lumière que les violences conjugales s’accompagnent désormais presque systématiquement de violences numériques.
Ainsi, sur les 212 femmes interrogées, 85 % ont indiqué avoir été victime d’au moins une forme de cyberviolence conjugale.
Différentes formes de violences conjugales numériques
Ainsi, les responsables de l’étude ont pu mettre en lumière 5 formes distinctes de violence numérique. 73% des femmes interrogées ont indiqué avoir subi du « cybercontrôle », à savoir une surveillance de tous les instants et une disponibilité constante pour répondre aux appels, aux messages, ou laisser libre-accès aux données du téléphone.
63% des sondées ont indiqué avoir fait l’objet de cyberharcèlement qui peut prendre la forme d’envois répétés de messages. 29 % ont indiqué avoir été victime de cybersurveillance à l’aide d’un service de géolocalisation.
25% des participantes aux questionnaires ont subi des actes de violence économique numérique, leur conjoint ayant changé le mot de passe de leurs espaces bancaires en ligne ou détourné leurs revenus à des fins personnelles. Pour finir, 10% des femmes interrogées ont indiqué avoir été victimes de cyberviolence sexuelle en ayant été filmées sans leur consentement pendant un acte sexuel ou en étant menacées de diffusion d’images intimes.
Les auteurs de l’étude déplorent que certaines de ces formes de violence ne soient pas encore assez connues des spécialistes ou des autorités et font face à un déficit de prise en charge.