Les collectivités locales ne veulent pas avoir à renflouer le déficit public
Mardi, à Bercy, une réunion a eu lieu avec des représentants de diverses sphères du gouvernement local pour envisager des mesures d'économies pour leurs budgets de 2025. Quels pourraient être les impacts de ces potentielles coupes budgétaires ?
Tl;dr
- Opposition des collectivités locales à leurs moyens réduits pour maintenir le déficit.
- Le gouvernement estime qu’il faut réaliser environ 20 milliards d’euros d’économies d’ici 2025.
- Refus des collectivités locales d’acter la réduction des dépenses de fonctionnement.
- Aucune piste concrète d’économies n’a été esquissée.
Les collectivités locales face à un défi financier
Les collectivités locales ont exprimé leur opposition face au projet du gouvernement de réduire leurs moyens financiers pour maintenir sa trajectoire de réduction du déficit. Une réunion s’est tenue le mardi 9 avril à Bercy où leur position a été exposée au ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, mais “n’a pas fait avancer les sujets essentiels”, selon André Laignel, président du Comité des finances locales.
Un déficit sous contrôle : mission impossible ?
Le gouvernement a établi un objectif ambitieux pour le déficit français : revenir sous 3% du PIB d’ici à 2027. Pour atteindre cette cible, environ 20 milliards d’euros d’économies devront être réalisées, incluant des coupes dans les dépenses sociales et celles des collectivités territoriales.
Bruno Le Maire a demandé aux collectivités de réduire de 0,5% par an en volume leurs dépenses de fonctionnement. Il prévoit “une proposition de calendrier de travail” et une nouvelle réunion “d’ici deux mois”.
Il est hors de question de stigmatiser les collectivités : cela est injuste ! En aucun cas, nous ne saurions acter la réduction des dépenses de fonctionnement. Cela représenterait, une ponction de 15 milliards d'euros sur cinq ans. #collterr @l_amf https://t.co/jkkJncD8bD
— André Laignel (@AndreLaignel) April 11, 2024
La résistance des collectivités locales
Cette réduction des dépenses est catégoriquement refusée par André Laignel, président du Comité des finances locales.
Cette amputation représenterait selon lui “une ponction de 15 milliards d’euros” sur cinq ans, pour des collectivités déjà affaiblies par une diminution de leurs moyens financiers ces dernières années.
Il en est de même pour les départements, notamment ceux non pilotables, représentant “70% des dépenses de fonctionnement”. Pour Jean-Léonce Dupont, du conseil départemental du Calvados, la réalisation de cet objectif serait “impossible”.
Pas de solutions concrètes à l’horizon
Alors que les régions se disent prêtes à collaborer avec le gouvernement, aucune piste concrète d’économies n’a encore été avancée. Face à une impasse, la mobilisation contre ces restrictions financières prévues s’intensifie et rend la réalisation du projet gouvernemental incertaine.