L’Egypte s’enfonce un peu plus dans la violence
L’Egypte connaît depuis samedi soir un nouveau cycle de violence, en marge de la commémoration de la guerre israélo-arabe de 1973.
Trois attentats perpétrés lundi par des militants pro-Morsi, ont fait suite aux heurts intervenus dans le courant du week-end et causé la mort de 9 soldats et policiers. Dimanche, de violentes altercations entre militants pro-Morsi, président destitué par l’armée le 3 juillet dernier, et forces de l’ordre, avaient fait 51 victimes civiles, ainsi que de nombreux blessés.
Dès le début du week-end, tandis que les Egyptiens s’apprêtaient à commémorer ce qu’ils considèrent comme une victoire égyptienne lors de la guerre israélo-arabe de 1973, autrement appelée guerre du Kippour, des opposants à l’armée avaient tenté de se joindre à la foule qui s’acheminait vers la désormais symbolique place Tahrir. Des policiers anti-émeute avaient alors dispersé ces militants dits « islamistes », à l’aide de grenades, gaz lacrymogènes, chevrotines, ainsi que d’armes automatiques.
Ces heurts violents sont intervenus alors que le ministre de l’Intérieur avait prévenu qu’il saurait agir avec fermeté contre toute tentative de perturbation des célébrations. Les attentats survenus lundi apportent quant à eux la preuve que les partisans de l’ex-président envisagent d’intensifier leurs manifestations, et ce, malgré la sanglante répression dont ils sont la cible.
L’état d’urgence a été décrété à travers le pays le 14 août dernier, après que policiers et militaires aient violemment réprimé les manifestations islamistes. Ces représailles avaient alors causé la mort de centaines de manifestants et l’arrestation de plus de 2000 personnes, dont la plupart des cadres dirigeants des Frères Musulmans, parti de l’ex-président Morsi. Arrêté lors de la reprise du pouvoir par l’armée le 3 juillet, ce dernier est toujours aux arrêts dans l’attente de son jugement.