Le western fantastique de Dave Bautista mérite d’être redécouvert après son échec

L’univers sombre et complexe du film In the Lost Lands se perd derrière l’esthétique et l’action outrancière du réalisateur Paul W.S. Anderson.

Une adaptation qui laisse perplexe

Adapter l’œuvre de George R. R. Martin n’a jamais été une mince affaire, et In the Lost Lands, porté à l’écran par Paul W.S. Anderson, en fournit une illustration frappante. Sorti en mars 2025, le film devait capitaliser sur la renommée de son réalisateur, connu pour ses succès commerciaux tels que Mortal Kombat ou Resident Evil. Pourtant, dès sa sortie en salle, le long-métrage s’est heurté à un accueil glacial, tant du côté du public que des critiques.

L’essence du récit diluée dans l’artifice

Au cœur de l’intrigue : Alys, sorcière redoutée et poursuivie pour hérésie par une Église toute-puissante dans un univers post-apocalyptique. Parvenant à échapper à la pendaison grâce à ses pouvoirs occultes, elle croise la route de Melange, interprétée par Amara Okereke, qui cherche à acquérir les dons d’une métamorphe pour rejoindre celle qu’elle aime. Leur quête met également en scène Boyce, un pistolero incarné par Dave Bautista, lancé lui aussi sur les traces d’une métamorphe. Sur le papier, tout est là pour renouer avec l’atmosphère sombre et singulière propre à l’auteur original.

Mais très vite, le bât blesse : si le récit épouse globalement la trame imaginée par George R. R. Martin, il semble en perdre l’âme. Les personnages autrefois complexes se retrouvent réduits à de simples silhouettes, leurs motivations devenant anecdotiques. L’utilisation massive de la technologie Unreal Engine donne au film des allures de jeu vidéo générique, gommant toute la force visuelle que promettait le matériau d’origine.

L’action comme unique fil conducteur

Malgré tout, certains spectateurs pourront y trouver leur compte. Si vous appréciez les affrontements démesurés et le spectacle visuel outrancier, il faut reconnaître à Anderson un certain talent pour orchestrer des séquences d’action au style très marqué — quitte à sacrifier toute vraisemblance narrative.

Voici ce qui surnage :

• Séquences d’action stylisées mais improbables.
• Milla Jovovich sous-exploitée face à un Dave Bautista énergique mais limité par le scénario.
• Paysages numériques fades malgré le potentiel évocateur des terres désolées décrites par George R. R. Martin.

Un bilan contrasté pour une œuvre pourtant prometteuse

En définitive, In the Lost Lands laisse un goût d’inachevé. On ne peut s’empêcher de penser que l’ambition initiale n’a pas résisté aux choix esthétiques discutables et à une adaptation superficielle du texte originel. L’œuvre de George R. R. Martin y perd beaucoup de sa force — même si ceux qui cherchent simplement un divertissement sans grandes exigences pourront s’y retrouver, notamment via sa diffusion sur Hulu et Lionsgate Play.