Le traitement hormonal Androcur pourrait augmenter le risque de tumeur au cerveau
Une étude conduite par les autorités sanitaires révèle que le traitement hormonal Androcur augmenterait significativement le risque de tumeur au cerveau. L'origine du problème serait des prescriptions en trop grand nombre et pas toujours pertinentes.
Il y a un peu plus d’un an et demi, l’Androcur était cité dans le livre Les Médicaments en 100 questions du professeur de pharmacie François Chast dans la catégorie « à risque » pour le système érectile masculin. Les résultats d’une étude menée par les autorités sanitaires viennent de révéler que ce traitement hormonal serait également dangereux pour le cerveau.
L’Androcur augmenterait ainsi et de manière significative le risque de tumeur au cerveau, comme rapporté entre autres par Europe 1. L’information en elle-même n’est pas nouvelle, nous dit-on, le risque en question étant inscrit sur la notice du médicament depuis 2011. Ce risque n’avait toutefois pas été quantifié.
Androcur : un traitement de 5 ans multiplierait par 20 le risque de cancer
Les recherches conduites tendent à affirmer qu’au terme de cinq ans de traitement à Androcur, le risque de méningiome serait multiplié par vingt. Mais outre un degré de risque inconnu, le problème mis en lumière ici concerne une information délivrée à un trop faible nombre de patients.
Ce sont d’ailleurs les femmes, plusieurs dizaines de milliers, qui ont le plus recours à ce traitement aidant à lutter contre une pilosité excessive.
Trop de prescriptions pas toujours pertinentes
Traitée pendant douze ans à l’Androcur, Géraldine, 49 ans, n’a pris conscience du risque du traitement qu’en apprenant sa tumeur au cerveau suite à des maux de tête, des vomissements et des hallucinations :
« Je suis allée aux urgences, et après avoir fait l’IRM, on m’a demandé si je prenais Androcur, alors que je n’avais rien dit. Donc on m’a annoncé après l’IRM que j’avais une tumeur saignante, plus quatre autres [tumeurs]. Et donc j’ai dû être opérée quinze jours après l’annonce puisque elle était saignante et c’est assez rare. On m’a dit que je suis une miraculée« .
Les autorités sanitaires déplorent des prescriptions en trop grande nombre et pas toujours pertinentes. L’Androcur n’est ainsi censé être prescrit que pour traiter l’hyperpilosité et dans certains cancers de la prostate, alors que des femmes l’utilisent par exemple contre l’endométriose et les kystes aux ovaires.