Le tabagisme passif, cause de troubles du comportement chez les enfants
Agressivité, colère, peur font désormais partie des dommages à attribuer au tabagisme passif. Et ce sont les enfants qui en font les frais.
Le tabagisme passif est, on le sait, déjà responsable de survenance de problèmes respiratoires parmi la population enfantine. Mais le phénomène aurait aussi un impact sur l’humeur et les comportements. L’étude à l’origine de cette découverte a été menée par l’Inserm et l’Université Pierre-et-Marie-Curie de Paris.
Tabagisme : des enfants exposés plus enclins à la colère
5.221 enfants de classes de primaire ont été suivis et pour affiner encore mieux leurs recherches, le travail des scientifiques a reçu le concours des hôpitaux de 6 villes françaises en fonction de leurs différentes qualités de l’air. L’exposition au tabac a été ainsi quantifiée pour ces enfants, à leur domicile et quel que soit l’âge (avant ou après leur naissance) via des questionnaires sensés refléter le développement psycho-social des enfants suivis.
Ainsi, 15% des enfants exposés connaissent des troubles des émotions, et 13% d’entre eux un comportement qualifié d’anormal. Agressivité, bagarres fréquentes à l’école, colère, peurs et angoisses sont les manifestations de cette exposition au tabac. Et les chiffres grimpent quand elle survient au cours de la grossesse et une fois la naissance arrivée.
La nicotine responsable des troubles du comportement
Isabella Annesi-Maesano, en charge à l’Inserm du département d’épidémiologie des maladies allergiques et respiratoires, ne cache pas son étonnement : “C’est une raison de plus pour ne pas fumer pendant la grossesse et en présence d’enfants. Jusqu’à maintenant, lorsqu’on parlait des effets du tabagisme passif, on pensait surtout à l’asthme et aux problèmes de croissance lorsque la mère fume pendant la grossesse. Nous avons découvert d’autres conséquences dans une sphère à laquelle on ne pensait pas vraiment”.
Et la grande fautive, c’est la nicotine et ses conséquences en termes d’“altérations structurelles du cerveau”, qui interviennent lors de la grossesse et des premiers mois après la naissance. “Dans les premiers mois de vie, l’exposition à la fumée engendre un déséquilibre protéinique à l’origine d’une croissance neuronale altérée”, précise encore le Dr Annesi-Maesano.