Le Medef veut continuer à réformer le marché du travail
Dans un message adressé aux organisations syndicales, le Medef a encouragé la poursuite des réformes du marché de l’emploi.
À l’approche de la « conférence sociale thématique » du 3 avril 2015 donnée au ministère du Travail, le Medef avance ses pions pour continuer à affirmer sa volonté de réforme du marché du travail.
Pour cela, Pierre Gattaz, président l’organisation patronale, vient de faire parvenir aux syndicats son propre bilan des accords nationaux interprofessionnels de 2008 et 2013 tout en précisant « qu’il faut aller beaucoup plus loin » pour réformer le marché de l’emploi.
Succès pour les ruptures conventionnelles
Dans ce premier bilan, Pierre Gattaz se félicite du fait que la France ait « engagé la mutation en profondeur de son modèle social » vers un modèle de « flexisécurité » prôné par le Medef. Un modèle symbolisé par l’adoption relativement massive des ruptures conventionnelles de contrats de travail avec environ 300.000 bénéficiaires de ce dispositif par an.
Le Medef se félicite également de la refonte des règles de licenciement collectif qui ont « divisé par quatre le taux de recours contentieux de plans sociaux devant les tribunaux et donné une bonne visibilité aux entreprises sur la durée de procédure ». Dernier bon point donné par Pierre Gattaz, la simplification du régime de chômage partiel. Mais le président du Medef ne se satisfait pas de ces seules évolutions.
Continuer de réformer l’emploi
Pour le Medef, « cette mutation est trop lente pour stopper le décrochage économique du pays » et il faut impérativement « aller plus loin et sans attendre ». Pour se faire, l’organisation patronale se fixe deux axes majeurs pour continuer les réformes.
Pour le Medef, il faut absolument assouplir le recours aux accords de maintien dans l’emploi, qui permettent aux entreprises en difficulté de baisser le temps de travail et les salaires contre des accords de sauvegarde de l’emploi. Un dispositif trop complexe à mettre en œuvre pour le moment à cause d’un « excès d’encadrement par le législateur ».
Pierre Gattaz estime également qu’il faut réduire « l’excessive rigidité française du contrat de travail », qui entraîne une « peur de l’embauche ». Le Medef propose d’insérer dans le contrat de travail en CDI des « motifs incontestables » de rupture. Autre point notable, le Medef relance sa proposition de « contrat de projet », un “CDI à durée déterminée” qui prend fin quand un projet est terminé, ce qui est déjà possible dans le BTP.
Syndicats et patronat auront apparemment beaucoup de choses à se dire lors de cette réunion du 3 avril.