Le malade imaginaire : pendant 10 ans, on lui diagnostique Alzheimer par erreur
A l'âge de 40 ans, le CHU de Nancy lui diagnostique la maladie d'Alzheimer. 10 ans plus tard, on lui apprend qu'il s'agit d'une erreur.
Voilà une mésaventure qu’il ne sera pas près d’oublier. Pendant 10 ans, un patient a été diagnostiqué par erreur la maladie d’Alzeihmeur. Le calvaire de cet homme commence dans le CHU de la ville de Nancy où à l’âge de 40 ans, des médecins lui annoncent la maladie. S’en suivra des troubles du sommeil, des dépressions et une perte d’emploi pour le patient déclaré inapte.
« Avoir Alzheimer lorsqu’on n’a qu’une quarantaine d’années, c’est… je l’ai ressenti comme une catastrophe. Je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose pour ne pas être un légume ni un poids. Mais je n’en ai pas eu le courage » déclare le diagnostiqué qui a tenu à conserver son anonymat lors de son interview avec le Républicain Lorrain.
Une expertise pour juger s’il y a eu faute médicale
Pour le CHU de Nancy, une procédure de conciliation a été tentée, arguant que selon les éléments rapportés, il n’y avait pas d’autres diagnostics à faire. Ce n’est qu’à l’arrivée de la remplaçante du médecin, parti à la retraite, que les choses ont commencé à changer : « Lorsqu’on la rencontre en 2012 », raconte l’épouse, « elle me dit que c’est bien que je sois là pour qu’on puisse un peu discuter. Je lui réponds qu’elle peut aussi parler avec mon mari ; elle n’y croyait pas. Il était impossible qu’un malade souffrant d’Alzheimer depuis huit ans soit encore debout et capable de dialoguer normalement. »
Des absences provenant d’un ancien traumatisme crânien
Stoppant dès lors tous les traitements, le nouveau médecin annonce que les effets de perte de mémoire du patient proviennent en réalité d’anciens traumatismes crâniens. Une délivrance, mais là encore un diagnostic ayant des conséquences: « On a menti à tellement de gens, à notre propre famille… C’est impossible de leur révéler la vérité. Ils ne comprendraient pas ».