Le Havre : un médecin mis en examen pour avoir involontairement tué cinq patients
Au Havre, un médecin d'une soixantaine d'années a été mis en examen pour avoir involontairement causé la mort de cinq patients en leur donnant un médicament réservé à un usage hospitalier.
Vendredi, le parquet du Havre (Seine-Maritime) a communiqué sur la mise en examen, intervenue le 13 novembre dernier, d’un médecin d’une soixantaine d’années. Ce praticien est ainsi suspecté d’avoir involontairement causé la mort de cinq de ses patients en leur donnant un médicament réservé à un usage hospitaliser. Cité par 20 Minutes, le procureur de la République du Havre François Gosselin a ainsi déclaré qu’il est très peu probable que l’accusé ait voulu tuer : “On a aucun élément qui nous permette de retenir la volonté de donner la mort […] Le débat, c’est le lien de causalité. Est-ce que ce médicament a entraîné la mort ou a participé à l’accélérer sur un état déjà grave ? Ou est-ce que ça n’a pas eu de conséquences ? Il va y avoir des expertises très pointues”.
Un médecin prescrivait du midazolam pour apaiser de lourdes souffrance
Ce médecin a reconnu avoir prescrit et fourni à cinq de ses patients, des personnes âgées, du midazolam. Il s’agit là d’un puissant sédatif même si le praticien, souligne le parquet, “ne s’inscrivait pas dans une démarche d’euthanasie”. Ses prescriptions avaient plutôt pour but d’“apaiser ses patients souffrant d’affections lourdes comme des cancers ou des insuffisances respiratoires”. Le communiqué ajoute que dans le cadre de l’enquête, le corps de sept patients de ce médecin, décédés 2015 et 2019, ont été exhumés. Les analyses toxicologiques ensuite pratiquées ont révélé la présence de midazolam sur cinq de ces personnes.
Un couple mis en examen
Le praticien a été mis en examen le 13 novembre pour “administration de substance nuisible ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur personnes vulnérables”. Jeudi, la cour d’appel de Rouen a ajouté l’interdiction d’exercer. L’épouse du suspect, qui a avoué avoir prélevé des ampoules de midazolam dans la clinique où elle officiait en tant que médecin anesthésiste en bloc opératoire, a quant à elle été mise en examen pour “complicité et abus de confiance”.