Le diesel, ennemi du foie ?
Inutile de rappeler que les émissions de particules fines dans l'air sont nocives pour les poumons. Mais le diesel aurait aussi des effets néfastes pour les cellules du foies, rapporte une étude française.
Ces dernières semaines, l’air de France a connu plusieurs pics de pollution aux particules fines, conséquences entre autres des échappements de véhicules à moteur diesel. Lors de ces pics, les autorités recommandent alors aux personnes fragiles de tout faire pour ne pas trop exposer leurs poumons.
Mais une nouvelle étude vient jeter un nouveau voile sur l’utilisation de ce carburant. Cette fois, il pourrait en plus être toxique pour les cellules du foie.
Le diesel empêcherait la détoxification du foie
Cet article ne traite pas, contrairement à ce que le titre pourrait laisser entendre, de l’ingestion de diesel, qui serait loin d’être nocive que pour le seul foie. Ici, nous parlons bien de l’effet des particules du carburant sur la fonction hépatique.
Les recherches, dont les résultats ont été mis en ligne le 17 avril, ont été menées par une équipe de l’Inserm à Rennes. Les auteurs de l’étude ont exposé in vitro des cellules du foie à des doses de particules fines équivalentes à celles que nous inhalons lors de pics de pollution. Pour faire simple, ils ont remarqué que la fonction de détoxification du foie, menée par certains transporteurs des cellules, est inhibée par ces particules qui franchissent les poumons et affectent ainsi cet organe essentiel.
Des “effets cancérigènes du diesel”
La liste des effets à long terme est longue selon les chercheurs : “perturbations endocriniennes, perturbation de l’élimination de médicaments et de métabolites endogènes, ou encore excès de stress oxydatiflié à une mauvaise élimination des radicaux libres, pouvant contribuer au développement de maladies chroniques”. En bref, et selon le co-auteur Olivier Fardel : “Cela aurait notamment pour effet de renforcer les effets cancérigènes du diesel favorisés par le stress oxydatif”.
A l’avenir, l’équipe souhaite élargir ses recherches aux transporteurs situés du côté des cellules pulmonaires, et particulièrement à ceux liés à la cancérogenèse. En 2012, les particules fines ont été classées par l’OMS dans la catégorie des cancérogènes probables et reconnues responsables de cancers du poumon.