Le corps d’un humain mort peut produire de l’énergie
Oui, notre corps peut produire de l'énergie après notre mort. Comment ? On vous explique tout.
Vous savez déjà peut-être qu’à notre mort, nos ongles ou nos cheveux continuent de pousser, au moins pendant un temps. De même, vous savez que notre corps, cette fois en vie, produit de l’énergie. Une énergie essentielle pour rester en vie, d’ailleurs.
Pour rappel, en moyenne, notre corps est composé d’environ 15% de graisse. Ainsi lorsque nous sommes vivants, nous sommes en mesure de générer rien qu’avec notre corporelle et nos mouvements, l’équivalent de 11 000 watts-heure. Converti en électricité, ce nombre équivaut à 160 watts rien qu’en marchant, et 80 watts lorsque nous dormons. Mais à notre mort, qu’en est-il ?
Des microbes à la pile
Utiliser notre corps pour recharger des piles ? C’est le cœur la technologie de la pile à combustible microbienne (microbial fuel cell, MFC en anglais) et ce n’est pas de la science-fiction.
Comment ça marche ? La matière organique, ici notre corps en décomposition, est convertie en électricité grâce aux bactéries. Ces dernières transforment une variété de substances organiques en dioxyde de carbone, eau et énergie. Si les bactéries utilisent l’énergie ainsi produite pour alimenter leur propre métabolisme, la technologie MFC se charge de collecter l’énergie sous forme électrique.
Des expériences ont déjà été conduites avec des matières organiques comme le lisier de porc, la bière ou encore des eaux usées. Dans ce dernier cas, ces MFC utilisent la respiration des micro-organismes pour convertir directement le substrat organique en énergie électrique. Seulement, se servir des sucs gastriques d’un corps en décomposition est une autre histoire.
Mais le but serait que l’électricité produite par la décomposition soit stockée dans des batteries rechargeables. Les MFC sont dotées d’une anode (borne négative) et une cathode (borne positive), mais aussi d’une solution électrolytique permettant aux ions de se déplacer de borne en borne. Ces piles pourraient ainsi être utilisées pour alimenter de petits appareils.
Une crémation utile aux autres ?
Vous préférez personnellement opter pour la crémation ? Il y a aussi moyen de léguer votre corps non pas à la science, mais aux autres. Explication : les crématoriums produisent des températures qui dépassent 1 000 degrés en rejetant dioxine, acide chlorhydrique, acide fluorhydrique, dioxyde de soufre et autre dioxyde de carbone bien entendu.
Mais certaines initiatives visent à utiliser cette forte chaleur pour la transformer en énergie qui ne serait plus perdue. Un exemple avec la La ville suédoise d’Helsingborg, laquelle tire 10% de son énergie de chauffage domestique des crématoriums locaux.
Il existe également d’étranges options de recyclage des restes humains qui ne sont pas encore largement pratiquées.
Votre corps transformé
Dans les exemples qui suivent, votre corps ne produit pas d’énergie mais il va être utile. Ainsi, que diriez-vous d’être recyclé en récif corallien synthétique, en graphite voire en bijou ? L’inhumation dans des récifs coralliens artificiels consiste au mélange des cendres à du béton dans le but de créer un habitat pour la vie sous-marine, qui sera alors aussi un mémorial.
Mais encore, le recyclage du carbone de vos cendres en graphite offre la possibilité de vivre éternellement sous la forme d’un diamant ou d’une réserve de mines pour des crayons à papier…