Le cannabis déclencherait 30% des cas de schizophrénie chez les jeunes hommes
La consommation de cannabis favoriserait l'apparition de certaines maladies mentales chez les hommes de moins de 30 ans à risque.
Si les bienfaits du cannabis sur certaines pathologies sont largement documentés, il ne faut pas oublier qu’il n’en reste pas moins une substance psychoactive dont la consommation est illégale dans de nombreux pays. Aussi, comme toutes substances de ce type, elle peut être à l’origine du déclenchement de certains troubles mentaux. Une étude danoise vient de mettre en lumière le fait que chez de nombreux jeunes hommes touchés par la schizophrénie, l’apparition de la maladie aurait pu être évitée sans la consommation de cannabis.
7 millions de patients étudiés
C’est une équipe de chercheurs des services de santé mentale du Danemark et du National Intitute on Drug Abuse (NIDA) qui s’est penchée sur les effets d’une consommation importante de cannabis sur la santé mentale et plus particulièrement la schizophrénie. Pour cela ils ont épluché les dossiers de 7 millions de ressortissants danois de 16 à 49 ans.
Dans des travaux publiés dans la revue scientifique Psychological Medicine, ils ont découvert un lien tangible entre l’apparition de la schizophrénie et une forte consommation de cannabis, à plus forte raison chez les jeunes hommes.
30 % de risque en plus
En effet, chez les hommes de 21 à 30 ans, les chercheurs ont découvert que sans une consommation de cannabis régulière, 30 % des cas de schizophrénie touchant les hommes de cette tranche d’âge auraient pu être évités.
Chez les hommes plus âgés (16 à 49 ans), ce sont 15 % des cas qui auraient pu être évités. Une part qui tombe à 4 % chez les femmes de la même tranche d’âge. Pour les chercheurs, l’explication est à chercher dans la manière dont le cerveau des jeunes hommes n’a pas atteint son développement maximal.
Des résultats à approfondir
Les responsables de l’étude indiquent également que ces résultats doivent permettre de prendre conscience de la problématique afin de proposer un accompagnement ciblé envers les personnes à risque. Ils précisent également que si des études similaires ont déjà mis en avant un tel lien, il faut encore approfondir ces travaux pour déterminer plus précisément les mécanismes qui entrent en jeu.