L’Australie va fortement renforcer sa marine militaire

Illustration. Une frégate en mer. ADN
L'objectif est de détenir vingt-six grands navires de combat de surface pendant la prochaine décennie, en d'autres termes un doublement de sa capacité actuelle.
Mardi 20 février, l’Australie a annoncé poursuivre son effort de militarisation, en particulier ses forces navales.
Ce sont ainsi 6,5 milliards d’euros de dépenses supplémentaires qui sont engagées par Canberra dans le but de détenir vingt-six grands navires de combat de surface d’ici 10 ans, c’est-à-dire plus du double des onze navires dont dispose le pays à ce jour.
Une flotte inédite depuis la Seconde Guerre mondiale
Richard Marles, ministre de la Défense, a ainsi déclaré :
C’est la plus grande flotte dont nous disposerons depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
Avant d’ajouter : « La marine royale australienne doit être capable d’assurer la sûreté et la sécurité de nos routes maritimes (…), étant donné qu’elles sont essentielles à notre mode de vie et notre prospérité ».
Une région de tensions
Il faut dire que Chine et Russie ont considérablement augmenté leur puissance de feu dans la région, sur fond de tensions entre les alliés des Etats-Unis et ces deux pays. L’Australie cherche à déjouer l’influence de la Chine dans le Pacifique-Sud.
Ces dépenses en matière de défense vont représenter 2,4 % du PIB australien, c’est-à-dire davantage que les 2 % fixés par ses alliés de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Pour Michael Shoebridge, ancien haut responsable de la défense australienne et aujourd’hui analyste indépendant, le gouvernement « n’a plus de temps à perdre ».
Et sans allègement des procédures d’achats d’armement, le pays risque « des retards, des problèmes de construction, des explosions de coûts − et, à la fin, des navires qui entreront en service trop tard avec des systèmes dépassés par les événements et les changements technologiques ».
L’arsenal en détails
Ainsi, vont s’adjoindre à la flotte initiale six frégates de classe Hunter, trois destroyers, onze frégates polyvalentes et six navires de combat de surface de pointe ne nécessitant pas d’équipage. Et certains des bâtiments embarqueront des missiles américains Tomahawk représentant un élément dissuasif important.
Une partie des navires sortiront des chantiers navals d’Adelaïde, avec à la clé du travail pour 3 700 personnes. Un modèle sera acheté aux Etats-Unis, et un autre pourrait provenir d’Espagne, d’Allemagne, de Corée du Sud ou du Japon.