L’armée turque bombarde les rebelles kurdes du PKK
Les bombardements interviennent alors qu'à la frontière turco-syrienne, la ville kurde de Kobane est assiégée par l'Etat Islamique.
L’aviation turque a bombardé des objectifs du Parti des Travailleurs du Kurdistan(PKK), lundi 13 octobre. Quelques jours après les émeutes pro-kurdes qui ont secoué la Turquie, l’armée de l’air semble avoir frappé en réponse à plusieurs attaques par des rebelles kurdes d’un poste de police dans le village de Daglica. Des hélicoptères d’attaque ont également ouvert le feu dans la région voisine de Tuncelli, après que des affrontements entre l’armée et les rebelles aient éclatés.
Ce regain de tensions n’est pas sans lien avec la situation à Kobane, à la frontière turco-syrienne, où l’Etat Islamique assiège les Kurdes depuis maintenant plusieurs jours.
La semaine dernière en Turquie, des milliers de jeunes Kurdes sont descendus dans la rue pour protester contre le refus du gouvernement islamo-conservateur d’Ankara d’intervenir militairement à Kobane.
Les manifestations avaient donné lieu à de véritables émeutes, ayant causé la mort de 34 personnes.
Menace du processus de paix
Cette opération de bombardement, la première depuis très longtemps, vient mettre en branle le processus de paix en cours depuis 18 mois entre la rébellion kurde et Ankara. La semaine passée, le leader du PKK, Abdullah Ocalan, actuellement emprisonné, avait lancé un ultimatum en réclamant des garanties au président de la République Recep Tayyip Erdogan -comprenant notamment le sauvetage militaire de Kobane- faute de quoi la feuille de route de la résolution du conflit serait abandonnée, et la reprise de la lutte armée deviendrait inévitable.
L’ultimatum était sensé expirer ce mercredi 15 octobre.