La vie sexuelle limitée des bourdons leur assure le succès évolutif
Une étude allemande s'est penchée sur la vie sexuelle des bourdons. Ces derniers choisissent de la limiter, pour le bien-être et la longévité de la colonie.
L’étude est parue dans la revue Royal Society Open Science. Menée par des chercheurs de l’Unversité d’Ulm, en Allemagne, elle suggère que l’absence de vie sexuelle chez nombre d’insectes vivant en colonie, comme les bourdons, serait le secret de leur succès écologique et évolutif.
“Ceinture” pour le bourdon
Ann-Marie Rottler-Hoermann, co-auteure de l’étude, explique à l’AFP : “Chez les insectes sociaux, les ouvrières sont un excellent exemple de comportement altruiste. Elles évitent de se reproduire et mettent toute leur énergie dans l’éducation de leurs frères et soeurs”.
En l’espèce, c’est le bourdon qui a été étudié. Certains de ces insectes sont, dans un premier temps, stériles avant de partir dans une phase de reproduction à la fin de l’été. Dans une colonie, le début du cycle de vie a lieu au printemps, au moment où la reine sort de son long sommeil hivernal. Peu de temps après, elle donne naissance aux ouvrières qui sont alors responsables de la nourriture et de l’alimentation des larves.
Reine et ouvrières, des conflits permanents
Une fois la colonie suffisamment évoluée, plus aucune ouvrière n’est pondue, et l’énergie se concentre alors sur la production de reines et de mâles qui auront la lourde tâche de les féconder. Mais dès lors que les ouvrières débutent leur ponte, la ruche perd sa paix. Ann-Marie Rottler-Hoermann indique : “Les ouvrières deviennent alors des rivales pour la reine. Les ressources (nourriture, soins), qui sont nécessaires pour élever les larves, sont précieuses et limitées. Elles deviennent soudain très agitées, allant parfois jusqu’à se battre ou tuer les œufs des autres”.
En revanche, le mystère demeure quant à déterminer pourquoi certaines d’entre elles pondent quand d’autres congénères oeuvrent pour le bien commun. “Chez certaines espèces d’insectes hautement sociaux, les ouvrières ne sont pas du tout capables de se reproduire. On n’observe alors aucun conflit potentiel”, précise la chercheuse allemande.