La refonte des heures creuses de novembre fera-t-elle baisser vos factures ?

Image d'illustration. LinkyEnedis / PR-ADN
Dès le mois de novembre, une réforme importante du dispositif des heures creuses sera mise en place. Cette mesure vise à alléger les factures d’électricité des ménages, dans un contexte de tension sur les prix de l’énergie.
Tl;dr
- Réforme des heures creuses dès novembre pour 11 millions de foyers.
- Consommation déplacée l’après-midi, au pic du solaire.
- Baisse attendue des factures et soutien au réseau électrique.
Vers un nouveau rythme de consommation électrique
Dès le 1er novembre, près de onze millions de foyers équipés d’un compteur communicant Linky verront progressivement leurs habitudes bousculées. Portée par Enedis, la réforme des traditionnelles heures creuses/pleines (HC/HP) ambitionne d’inviter les particuliers à utiliser davantage leurs appareils – chauffe-eau, sèche-linge ou encore borne de recharge pour véhicule électrique – durant l’après-midi. Pourquoi ce créneau ? C’est précisément à ce moment que la production photovoltaïque française atteint son apogée et que les prix de l’électricité s’affichent au plus bas.
Des usages à adapter… mais rien à faire pour les clients
Ce changement n’exigera aucune action de la part des consommateurs concernés. Sur les 14,5 millions d’abonnés disposant déjà de l’option HC/HP, seuls 3,5 millions bénéficient aujourd’hui de plages horaires déjà alignées sur ces nouvelles modalités : ils ne sont donc pas concernés par cette évolution. Pour les autres, l’ajustement sera progressif et s’étalera jusqu’en octobre 2027. De plus, ce dispositif n’est possible qu’avec un compteur communicant. Jusqu’ici, la répartition des heures creuses était décidée localement, menant parfois à des situations où ces créneaux ne correspondaient plus ni aux intérêts des clients ni aux besoins du système.
L’énergie solaire au cœur de la réforme
Si ce tournant devient possible aujourd’hui, c’est notamment grâce au boom sans précédent des énergies renouvelables. Historiquement, les heures creuses visaient à reporter la consommation pendant la nuit afin d’optimiser le parc nucléaire. Désormais, entre généralisation du télétravail et multiplication des appareils programmables, il paraît logique d’accompagner ces évolutions en alignant les usages sur la disponibilité croissante du solaire.
Un équilibre recherché pour le réseau et le porte-monnaie
Le pari est double : alléger les pics matinaux et vespéraux tout en tirant parti du surplus d’énergie solaire en journée. Comme le souligne Timothée Furois, directeur du programme flexibilités chez Enedis, cette réforme constitue un « outil majeur au service du système électrique grâce au pilotage automatique de certains usages ». Elle vise également à réduire le phénomène problématique des prix dits « négatifs », lorsque l’offre dépasse la demande et que l’électricité se retrouve vendue à perte. Au total : jusqu’à cinq gigawatts pourraient être déplacés vers l’après-midi lors des mois les plus ensoleillés – l’équivalent de cinq réacteurs nucléaires.
Pour résumer en quelques points clés :
- Lissage de la consommation électrique.
- Soutien à la transition énergétique.
- Baisse potentielle des factures pour les usagers concernés.