La Nasa vous fait écouter le son qui se propage entre la Terre et le Soleil

La planète Terre. Image d'illustration.skeeze / Pixabay
La NASA nous fait entendre le son qui se propage entre la Terre et le Soleil et a besoin d'oreilles volontaires pour tenter de découvrir des caractéristiques intéressantes.
L’on croit souvent que dans l’Espace règne le silence dans la mesure où le son ne pourrait s’y propager. Ce n’est pourtant pas tout à fait vrai. La NASA, qui a lancé récemment un projet de sciences participatives baptisé Harp, a dévoilé un enregistrement laissant entendre une symphonie des plus originales, une symphonie produite par les ondes sonores qui se propagent entre la Terre et le Soleil, “une opérette cacophonique dépeignant la relation dramatique entre la Terre et le Soleil”, selon le communiqué de l’agence spatiale américaine.
La NASA nous fait entendre le son qui se propage entre la Terre et le Soleil
Il faut tout d’abord savoir une chose. “Le son est porté par les molécules de l’atmosphère : sur Terre, on peut donc entendre du bruit, puisqu’il y a une atmosphère, mais sur la Lune ou dans l’espace, il n’y en a pas, et donc pas suffisamment de particules pour porter l’onde sonore”, explique Gilles Dawidowicz, vice-président de la Société astronomique de France. Aussi, si l’on peut entendre un son dans cet enregistrement réalisé par des satellites de la mission Themis, c’est parce que celui-ci ne se propage pas vraiment entre la Terre et le Soleil, d’un point de vue purement spatial, mais qu’il est plus simplement audible “aux abords de la Terre”.
“Concrètement, dans la très haute atmosphère de la Terre, l’on trouve des particules solaires, à haute énergie, qui, à la rencontre du chant magnétique de la Terre, font vibrer les lignes de force du champ magnétique qui entoure la planète Terre. C’est cette vibration, qui ressemble un peu à celle produite par un guitariste ou un harpiste qui pince ses cordes, qui a été enregistrée par les scientifiques dans des longueurs d’onde acoustiques que l’oreille humaine ne peut pas entendre”, poursuit-il. Autrement dit, ce sont là des ultrabasses fréquences qui ont été converties par les scientifiques de la NASA pour que nous, humains, puissions les entendre et les déchiffrer.
À l’oreille, on pourrait croire entendre une sorte de vague ou tout du moins un son provenant d’un milieu aquatique. “Ça n’est pas étonnant que cela fasse ce bruit de vague puisque l’on parle d’une onde sonore, qui oscille dans le temps, et qui n’est donc pas linéaire : donc forcément cela donne ce bruit de vague”, explique Gilles Dawidowicz.
et a besoin d’oreilles volontaires pour tenter de découvrir des caractéristiques intéressantes
Et puisque Harp (“Heliophysics audified : resonances in plasmas”) est un projet participatif, la NASA invite les volontaires à prêter leur oreille pour tenter de repérer des caractéristiques intéressantes dans ces ondes si particulières. Qui sait, cela pourrait permettre de faire des découvertes importantes sur l’environnement de la Terre et du Soleil. “Chaque participant réagira de manière unique aux vibrations dans l’espace. Ce qu’une personne ne décèle pas peut immédiatement en attirer une autre. Nous voulons que les gens découvrent des choses auxquelles nous n’avons jamais pensé, ou que les algorithmes informatiques ne pourraient pas détecter. C’est comme ça que les découvertes se font !”, précise, enthousiaste, Emmanuel Masongsong, professeur à l’Université de Californie à Los Angeles, et membre de l’équipe Harp.
“D’autant plus que l’ouïe humaine est bien moins développée que celle de certains animaux comme les chiens, les chats ou les cétacés par exemple. Eux ont des récepteurs plus sensibles que nous sur certaines fréquences sonores, des animaux entendent des ultrasons par exemple. Mais nous sommes plus limités. Ce projet permet donc d’expliquer que certaines choses dans la nature ne sont pas perceptibles grâce à nos sens d’humains.” Mais cela ne veut pas dire que nous sommes inutiles. Si vous êtes curieux, si vous souhaitez participer, suivez ce lien (en anglais).