La douleur ne serait pas ressentie de la même façon entre les hommes et les femmes
Selon une nouvelle étude, les hommes ne ressentiraient pas la douleur de la même façon que les femmes.
Cela fait maintenant plusieurs études que des chercheurs suggèrent que le ressenti de la douleur est différent entre les hommes et les femmes. À travers de récents travaux, une équipe de chercheurs de l’Université Carleton et de l’hôpital d’Ottawa (Canada) a découvert qu’un facteur neurotrophique, nommé BDNF (Brain-Derived Neurotrophic Factor), viendrait amplifier la sensation de souffrance chez l’homme, mais pas chez la gent féminine.
Un facteur neurotrophique pour expliquer la différence de douleur
Publiés dans la revue Brain le 23 mars, les résultats de cette nouvelle étude expliquent notamment que les mécanismes neuronaux conduisant à la douleur inflammatoire chronique sont différents entre les hommes et les femmes.
Pour mener leurs travaux, les chercheurs ont prélevé des tissus de moelle épinière prélevés chez 10 femmes et 12 hommes après leur décès, et utilisé des souris mâles et femelles, afin d’étudier les mécanismes neuronaux qui sous-tendent la douleur inflammatoire chronique.
L’étude est ainsi venue conclure que la protéine BDNF venait accroitre la sensibilité à la douleur. En effet, cette dernière n’avait pas le même effet sur les tissus humains masculins et les souris mâles que sur les tissus humains féminins et les souris femelles. Dr Annemarie Dedek, auteure principale de l’étude, souligne notamment que « cette nouvelle découverte jette les bases du développement de nouveaux traitements pour aider les personnes souffrant de douleur chronique ».
Les auteurs de ces travaux ajoutent auprès de Futura Santé : « Les mêmes protocoles sont proposés aux hommes et aux femmes. Il faut remonter la genèse d’un médicament pour comprendre pourquoi. En effet, les études sur les circuits neuronaux de la douleur menées chez l’animal, le plus souvent des rats, ne portent quasi exclusivement que sur des mâles. Dans les essais chez l’Homme, s’il y a autant d’hommes que de femmes incluses, les données des sujets masculins et des sujets féminins sont rarement analysées séparément ».
Via cette nouvelle étude, les chercheurs montrent ainsi qu’une prise en charge de la douleur doit être personnalisée entre les différents patients, notamment entre les hommes et femmes, afin d’offrir les meilleurs résultats.